Le Conseil municipal de Toronto a infligé un sérieux revers au maire Rob Ford, lundi, en confirmant Karen Stintz dans sa fonction de présidente de la Commission des transports (TTC) et en y nommant de nouveaux membres favorables aux trains légers de surface plutôt qu’aux métros.
Le maire souhaitait dissoudre l’actuelle Commission pour n’y nommer que des représentants du public, présumément favorables aux métros souterrains vers Scarborough. À l’instigation de Karen Stintz, dont l’influence paraît désormais surpasser celle du maire, le Conseil a voté par une marge de 25 à 15 pour une TTC composée de sept élus municipaux et quatre représentants du public.
Cette nouvelle victoire de «l’opposition» – de plus en plus mal nommée puisqu’elle exerce un véritable pouvoir à l’Hôtel de Ville – survient après le vote 25 à 18 au début de février qui avait ravivé les projets de trains légers de surface pour la future ligne Eglinton à l’est de la vallée du Don, de même que pour les lignes Sheppard et Finch.
Le maire proposait plutôt d’utiliser la totalité de la subvention provinciale de 8,4 milliards $ pour enfouir toute la ligne Eglinton jusqu’à Scarborough. Son plan obligerait la Ville à trouver de nouvelles sources de financement pour les lignes Sheppard et Finch.
Au lendemain de son élection, en octobre 2010, Rob Ford avait annoncé unilatéralement la mort du plan Transit City élaboré par l’administration précédente, et il avait proclamé «la fin de la guerre aux automobiles». Le ministre provincial des Transports, Bob Chiarelli, et le premier ministre Dalton McGuinty ont tous deux confirmé récemment que la volonté du Conseil municipal primait dans ce dossier (comme dans tous les dossiers).
À Queen’s Park mardi, le chef conservateur Tim Hudak s’est prononcé en faveur de métros plutôt que de trains légers de surface pour Toronto, mentionnant spécifiquement la ligne Eglinton. Reprenant les arguments du maire Ford sur la congestion routière dans la métropole et affirmant que «toutes les grandes villes se dotent de métros», M. Hudak accuse le gouvernement libéral de revenir sur la parole donnée aux élus torontois.