Un chroniqueur arabe critiquait, l’an dernier, l’expression «printemps arabe», réductrice selon lui, pour désigner les révoltes populaires dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ces événements ne dureront pas seulement une saison, faisait-il valoir. Mais justement, pour nous, Nord-Américains et Européens qui connaissons de vrais hivers, le printemps symbolise la renaissance.
Les changements survenus en Tunisie, en Égypte et en Libye ne font pas encore l’unanimité et suscitent des inquiétudes légitimes, notamment sur le sort des femmes et des minorités religieuses. Mais le vin est tiré…
Du Maroc à la Jordanie, en passant par l’Algérie et le Golfe persique, plusieurs régimes autoritaires, datant de la Décolonisation et de la Guerre froide, ont compris que ce mouvement était irréversible et commencent à s’ouvrir à quelque chose qui pourrait s’apparenter un jour à la démocratie.
D’autres, comme le gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie, considèrent tout compromis comme un aveu de faiblesse et s’enfoncent dans la répression: plus de 8000 morts depuis un an en Syrie.
Le cas de la Syrie n’est pas simple… et celui de l’Iran est encore plus compliqué! Comme en Irak avant l’invasion américaine, le gouvernement syrien est soutenu par une minorité (religieuse) qui se méfie de la majorité. Avec l’Iran, il manipule diverses factions au Liban. C’est un client de la Russie et de la Chine qui le protègent à l’ONU. Ennemi d’Israël, il rend néanmoins certains services aux Occidentaux (c’est là qu’on avait envoyé Maher Arar se faire «interroger»).