À l’occasion des sommets du G8 et du G20, fin juin, des milliers de personnes ont manifesté à Queen’s Park, en face du consulat américain rue University, à quelques endroits de la rue Yonge (perturbant notamment l’arrivée chez le coroner du corps d’un soldat tombé en Afghanistan), autour du quartier-général de la police à l’angle Grosvenor et Bay, sur la rue Queen ouest et les artères du quartier financier menant à la clôture isolant le secteur du palais des congrès, et finalement devant le centre provisoire de détention aménagé sur le terrain des anciens studios de cinéma de la rue Eastern (non loin des bureaux de L’Express).
Seul ce dernier rassemblement visait une cause spécifiquement associée à l’événement: le traitement du millier de manifestants arrêtés la veille et le jour même, dont moins de 300 répondront de leurs actes, pour la plupart des délits mineurs, devant un tribunal.
Les autres manifestations, souvent coordonnées et financées par des syndicats – notamment le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qui représente les «travailleurs» les plus privilégiés de la société, le dernier bastion du syndicalisme – étaient dominées par des griefs contre les «riches», les banques ou les grandes entreprises qui exploiteraient le «peuple», avec la complicité des chefs de gouvernement qui dînaient et discutaient ensemble derrière la clôture.
«Il faut s’organiser et envoyer le message que la privatisation, la libéralisation du commerce et ce système économique fondé sur la cupidité ne fonctionnent pas», proposait le SCFP dans le communiqué de presse annonçant sa participation aux événements.
À ces complaintes juvéniles, embarrassantes dans notre société où une meilleure information démontrant tout le contraire de ce qu’avance le SCFP est pourtant facilement accessible, se greffaient d’autres causes plus ou moins pertinentes.