Rencontre avec Johannes Debus, nouveau directeur musical de la COC

Séduit par Toronto

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Publié 20/04/2010 par Annik Chalifour

Johannes Debus, originaire d’Allemagne, a récemment été nommé directeur musical de la Canadian Opera Company (COC), suite à ses débuts avec la Compagnie en 2008 à titre de chef invité pour mener la production Guerre et Paix de Prokofiev. Au cours d’une entrevue accordée en français avec L’Express, maestro Debus parle de lui-même, de sa passion pour la musique et de ses aspirations comme nouveau directeur musical de la COC.

Né en 1974 à Speyer, une ville dans le sud-ouest de l’Allemagne, près de la frontière française, Johannes Debus a passé une grande partie de sa jeunesse en Bretagne lors de vacances familiales. «Mes parents très francophiles m’ont toujours encouragé à apprendre le français. C’est une langue que j’adore entendre!», s’exclame le directeur musical.

Debus a complété sa formation musicale au Conservatoire de Hambourg, avant d’être engagé par l’Opéra de Francfort en 1998, où il a oeuvré comme répétiteur, chef d’orchestre adjoint puis chef d’orchestre résident.

Toronto, ouverte d’esprit

«Bien que j’ai toujours rêvé d’une carrière à l’extérieur de l’Allemagne, l’offre de la COC m’a étonné et charmé à la fois», confie Debus.

Sa nomination au poste de directeur musical de la COC résulte «d’un coup de foudre magique et inattendu», selon le maestro, entre lui et les musiciens de la COC lorsqu’il y a fait ses débuts en dirigeant Guerre et Paix en 2008.

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«Dès ma première visite au Canada il y a deux ans, j’ai été séduit par Toronto, son mode de vie influencé par de nombreuses cultures qui lui procure un cachet libéral tout à fait unique. J’aime beaucoup l’ouverture d’esprit qui se dégage des gens de Toronto», souligne le maestro en souriant.

Johannes Debus est à Toronto pour la durée de la programmation de Flying Dutchman démarrant le 24 avril pour se poursuivre jusqu’au 20 mai. Il planifie d’emménager dans la Ville-Reine cet été.

D’ici la fin de cette saison, le maestro mènera d’autres engagements dont La Tempête, une nouvelle production de Thomas Adès à l’Opéra de Francfort, Salomé de Strauss et L’Enlèvement au sérail de Mozart à l’Opéra de Munich.

Le chef d’orchestre poursuivant sa carrière depuis dix ans, est à l’aise tant dans le répertoire de l’opéra classique que contemporain. Il a dirigé un vaste éventail d’oeuvres et de créations des XXIe et XXe siècles.

En 2007, Debus fait ses débuts à l’Opéra national anglais avec la nouvelle production très acclamée de Philip Glass, Satyagraha. En 2008, en plus de faire ses débuts à la COC, il débute à l’Opéra de Munich avec l’Elektra de Strauss ainsi qu’à l’Opéra de Lyon avec Toshio Hosokawa Hanjo et mène à Francfort la nouvelle production de Janacek, Les Excursions de M. Broucek.

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À titre de chef invité, Debus a également participé à plusieurs festivals européens et dirigé nombre d’ensembles de renommée internationale.

Créatif de nature

Se disant «créatif et curieux de nature», le maestro aspire à interpréter des oeuvres magistrales en fonction de l’actualité, en s’inspirant de la profondeur de la musique pour les adapter à la réalité d’aujourd’hui.

«Par exemple, la saga de Don Giovanni, personnage du XIVe siècle, reste toujours moderne par toute sa gamme d’émotions exprimées à travers l’intensité de la musique de Mozart», soutient Debus.

Plusieurs projets d’intérêt attirent le nouveau directeur musical, dans le but de propulser davantage les musiciens et le choeur de l’orchestre de la COC.

«J’aimerais, entre autres, développer des concerts pour présenter l’orchestre sur scène, lui offrir des possibilités de jouer de nouveaux répertoires symphoniques, des opéras sous la forme de concerts, du répertoire d’Oratorio

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«Je rêve aussi d’un projet pour promouvoir les jeunes artistes et musiciens, de réaliser aussi des opéras contemporains et de collaborer avec des compositeurs d’exception de partout», dit Johannes Debus.

Selon le maestro, «ce n’est pas tant la nationalité du compositeur qui compte, mais la qualité de son oeuvre.»

«Ce qui me motive, c’est de partager la beauté de la grande musique. La musique est une langue que je sais parler, qui me fascine et me nourrit, par laquelle je veux être généreux avec autrui.»

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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