Rémy Beauregard n’était pas un terroriste

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Publié 12/04/2011 par François Bergeron

Suzanne Trépanier en a encore gros sur le coeur. La veuve de Rémy Beauregard, l’ancien président de l’agence Droit et Démocratie décédé subitement le 8 janvier 2010, est scandalisée de la confirmation, à la direction de l’organisme, de trois individus qui, selon elle, avaient mené contre son mari une campagne de diffamation et de harcèlement.

Le 6 avril, devant les membres des organismes La Coalition Voices/Voix et Pas de démocratie sans voix, qui rendaient un hommage posthume à Rémy Beauregard, Suzanne Trépanier s’est dit très déçue de l’attitude du ministre fédéral des Affaires extérieures, Lawrence Cannon, qui maintient en poste les gens qui ont provoqué la «crise» à Droits et Démocratie.

En accordant de façon posthume et rétroactive, en juillet dernier, une augmentation salariale ainsi que deux primes au rendement à M. Beauregard, le gouvernement chercherait à «acheter son silence», dit-elle, et balayer l’affaire sous le tapis.

Suzanne Trépanier estime surtout que la réputation de son mari a été ternie par les nouveaux dirigeants de Droits et Démocratie installés par le gouvernement conservateur. «Ceux et celles qui connaissaient Rémy savent très bien que ce dernier n’a jamais été raciste et, encore moins, terroriste ou antisémite», lance-t-elle.

«Suite à son décès, ayant vu les abus auxquels il avait été confronté, 46 sur 48 employés ont rédigé, signé et expédié une lettre d’appui demandant la démission des trois membres du Conseil d’administration qui ont créé la crise à Droits et Démocratie.»

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Rappelons que le gouvernement fédéral s’est montré critique des activités de Droits et Démocratie au Moyen-Orient, estimant apparemment que l’agence indépendante, mais financée par le gouvernement, était biaisée à l’encontre d’Israël.

«Rémy ne méritait pas un tel acharnement de la part d’une minorité des membres du Conseil d’administration de Droits et Démocratie», indique Suzanne Trépanier. «Les titres lui importaient peu, mais sa réputation était très importante pour lui. Le respect des droits humains est ce qu’il a toujours défendu et c’est ce qu’il a fait avec courage jusqu’à la fin en défendant ses propres droits.»

Elle milite maintenant pour qu’on «reconnaisse le travail de Rémy et son intégrité», et pour qu’on retire «les documents mensongers» de son évaluation de ses dossiers au Bureau du Conseil privé, en particulier «les fausses allégations à l’effet que Rémy aurait eu des liens avec le Hezbollah lorsqu’il est allé en Égypte, en décembre 2008, pour y donner une conférence».

«Il semble que Droits et Démocratie continue à bâtir sur l’héritage que Rémy leur a laissé, dit-elle, «mais on ne veut pas reconnaître l’injustice qui lui a été faite».

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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