Je voudrais saluer l’article de Mohammed Brihmi «L’incorporation citoyenne des membres des minorités ethniques francophones».
L’article arrive en pleine période de cérémonies consacrées à la Semaine de la francophonie. Il arrive ensuite juste après la publication d’un rapport de l’Organisation internationale de la Francophonie qui annonce que le nombre de francophones a dépassé la barre des 200 millions dans le monde (!). Malgré ces prémisses, l’article de M. Brihmi constitue pourtant une (salutaire) invitation à revenir sur terre.
M. Brihmi nous fait ainsi (ré)apprendre que le taux de chômage des francophones des minorités ethniques est deux fois supérieur à celui des francophones de l’Ontario. Que les francophones des minorités ethniques vivent souvent sous le seuil de la pauvreté. Qu’à ces problèmes s’ajoute celui bien connu et plus général de la non-reconnaissance des acquis et qualifications.
On apprend aussi que l’établissement des francophones des minorités ethniques a permis «non seulement de freiner la baisse du nombre de francophones en Ontario mais a contribué à son accroissement avec une hausse de près de 7000 personnes». Que ce sont eux en fait qui ont renversé la tendance à la décroissance démographique de notre communauté franco-ontarienne, dû à la baisse de natalité en général et au rythme galopant de notre assimilation.
J’arrive enfin à mon point: si nous fêtions fièrement il y a peu la Semaine de la francophonie, si nous pouvons affirmer aujourd’hui que nous faisons plus que de la résistance face à la pression de plus en plus forte de la culture anglophone, c’est grâce aux francophones des minorités ethniques aussi ou, plutôt, surtout grâce à eux. Nous, les francophones de l’Ontario, devrions reconnaître cela plus souvent et plus fortement.