Recrutement stratégique pour les PME

Investir dans la démographie

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Publié 31/05/2011 par Annik Chalifour

Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) de l’Ontario, le Collège Boréal, le Centre francophone de Toronto et le Bureau de l’emploi du consulat français à Toronto, se sont alliés pour offrir aux PME de la région torontoise la première édition de la conférence bilingue «Choc du futur, recrutement stratégique», au Courtyard Marriott, rue Yonge, mardi 24 mai.

Quatre experts ont proposé des outils de meilleure pratique en gestion des ressources humaines, qui, à leur avis, sont autant valables pour les employés canadiens que les nouveaux arrivants.

L’événement visait à sensibiliser les PME quant à l’atout de notre démographie francophone et bilingue en affaires, mais aussi aux services pertinents procurés par les organismes partenaires de la conférence.

Tels que, par exemple, les formations offertes par le RDÉE-Ontario, les Services d’emplois du Collège Boréal et du Centre francophone, et du Bureau de l’emploi du consulat français.

Plus d’une soixantaine d’employeurs issus du secteur privé du Grand Toronto ont assisté à la conférence ainsi que Jean Augustine, commissaire à l’équité de l’Ontario.

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Prédire la performance

«La plupart des entreprises tolèrent la médiocrité et la sous-performance de leur force de vente, ce qui résulte en d’importantes pertes de parts de marché, des profits insuffisants et un manque de croissance», a lancé Frédéric Lucas, président de Prima Resource Inc.

Pourtant, «la capacité de l’organisation à prédire la performance future d’un individu dans un rôle de vente et à diagnostiquer les causes réelles de sous-performance en vente, est garante de sa réussite en affaires», a-t-il ajouté.

Les propos du conférencier ont mis en lumière que le manque de résultats en matière de vente est rarement lié au manque de connaissances des vendeurs, mais plutôt aux stratégies utilisées à leur égard.

Coaching et mentorat

En matière de vente, le coaching réfère à des stratégies de questionnement pour aider les vendeurs à trouver par eux-mêmes les réponses aux obstacles qu’ils doivent surmonter pour réussir.

Tandis que le mentor se réfère exclusivement à son expérience de vente pertinente à l’entreprise en question, pour guider les individus vers le succès.

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Selon le conférencier: «Les membres d’une équipe des ventes devraient idéalement être en contact avec un ou plusieurs individus qui remplissent les rôles de coach et de mentor afin d’augmenter leur performance». Et par le fait même de l’entreprise!

Gestion D.U.R.A.B.

«Saviez-vous que 60% de votre personnel pourrait accepter de changer d’emploi, si l’occasion se présentait?», a lancé Diane Fellice, présidente de Fellice stratégies humaines. Selon la conférencière, cinq éléments essentiels de gestion des personnes (gestion D.U.R.A.B.), peuvent assurer la fidélisation des employés vis-à-vis de l’entreprise: (D) offrir à l’employé des directions et directives claires; (U) assurer que l’employé se sente utile; (R) reconnaître ses bons coups; (A) lui offrir des opportunités d’apprentissage; (B) lui procurer un bon climat au sein du milieu de travail.

Par ailleurs, «la réussite de la gestion du développement d’une entreprise, reste intimement liée à l’efficacité de ses outils d’évaluation des résultats et de ses plans d’action qui, ensemble, peuvent renforcer et soutenir les valeurs de l’entreprise», ajoutait Alan Keith, vice-président de 20/20 Assessment.

6000 CV truqués

Dr Mikal Skuterud, assistant professeur au Départment d’Économie à l’Université de Waterloo, a référé à une récente étude menée par l’Université de Toronto auprès de candidats originaires de l’Inde, du Pakistan et de la Chine, à la recherche d’emploi à Toronto, Vancouver et Montréal.

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Les données révèlent que les 6000 CV truqués dans le cadre de la recherche, contenant des renseignements pertinents, mais avec des noms «étrangers», n’ont pas été sélectionnés par les employeurs, et ce, même si les diplômes requis et l’expérience exigée y figuraient.

Les candidats dont les CV incluaient des noms anglo-saxons, ont été contactés en priorité. C’était en 2009! Certains employeurs exercent donc certaines formes de discrimination associée au racisme en matière de recrutement sur le marché du travail canadien.

Préférences raciales

Selon le Dr Skuterud, «cette discrimination peut prendre la forme d’une préférence marquée vis-à-vis de l’embauche de personnes issues d’une race en particulier ou d’un nombre précis de personnes de certaines races exigé selon des statistiques».

«L’employeur peut aussi effectuer une présélection rapide des candidatures dans les cas où il reçoit des centaines de CV ou parce que les CV ne contiennent pas les mots clés reliés aux critères de sélection pour le poste ciblé.»

Les changements démographiques ne sont pas nouveaux au Canada, mais la diversité des pays d’où proviennent les immigrants s’est définitivement accrue et continue de s’accroître depuis ces trois dernières décennies, en comparaison avec l’immigration des années 1970.

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«Le phénomène est encore trop récent pour que nous puissions en mesurer l’impact démographique sur le marché du travail canadien», selon le Dr Skuterud.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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