Chaque jour, surtout depuis le début des confrontations directes Hezbollah-Israël, il me semble que la rédaction de Radio-Canada Internet a choisi de définir pour le lecteur qui sont les «bons» et les «méchants».
Des gros titres comme, dimanche dernier: «Sourds à la diplomatie, Israël redouble d’ardeur sur les fronts terrestres et aériens, au moins jusqu’à dimanche, après l’adoption d’une résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU» en sont une illustration, mais il y en a tant d’autres.
Dans l’exemple présenté, il y a bien un «s» à «sourds», mais il n’est question dans la page titre que du redoublement d’ardeur israélien. On ne parle des roquettes du Hezbollah que beaucoup plus loin dans le corps du texte.
Aujourd’hui, alors que les grands quotidiens à vocation d’objectivité parlent d’une opération commando destinée à stopper une présumée livraison d’armes en provenance de la Syrie, le site de Radio-Canada reprend les termes évidemment politiques du président libanais et affirme sans aucune nuance: «Israël viole le cessez-le-feu».
Bien sûr, ce n’est jamais dit franchement, mais, jour après jour, ce sont toujours les mots qu’il faut pour diriger les sentiments du lecteur dans une direction voulue. Je n’interroge pas sur le choix partisan de la rédaction, mais il me semble que désigner implicitement un «méchant» dans un tel conflit alors que nous n’en sommes pas partie prenante en tant que société, c’est contribuer à ajouter de l’huile sur le feu de la haine.
Chacun peut évidemment et naturellement avoir ses sympathies selon sa culture ou sa philosophie, mais le rôle du rédacteur d’un organe public d’information est justement de commencer par oublier les siennes pour tenter de réfléchir la réalité toute nue sans manipuler les mots destinés à présenter les faits. Et ce n’est pas ce qui se passe sur le site Internet des nouvelles de Radio-Canada, qui à mon sens est devenu un outil de propagande sournoise.