«On ne peut pas arrêter quelqu’un parce qu’il a des idées radicales.»
Merci au porte-parole policier québécois qui a rappelé ce principe fondamental, au cours de la conférence de presse où l’on apprenait que les autorités savaient que Martin «Ahmad» Rouleau rêvait de participer à la guerre aux côtés des islamistes en Syrie.
Rouleau, que des agents de la GRC avaient rencontré il y a quelques mois, et à qui on avait retiré son passeport quand il a cherché à prendre l’avion pour la Turquie (d’où on peut facilement gagner la Syrie), a été abattu par la police après avoir foncé au volant de sa voiture sur trois militaires, tuant l’un d’eux, Patrice Vincent, à Saint-Jean-sur-Richelieu ce lundi 20 octobre.
Des motivations semblables animaient Michael Zehaf-Bibeau (père libyen, musulman non pratiquant, mère franco-manitobaine), de Montréal, qui a tué le caporal Nathan Cirillo près du monument de la guerre à Ottawa, ce mercredi 22, avant d’attaquer le Parlement, blessant trois personnes. Il a été abattu par le sergent d’armes Kevin Vickers avant de pouvoir se livrer à un carnage parmi les députés et les fonctionnaires qui y travaillaient, en ce jour où le premier ministre devait (à Toronto) conférer la nationalité canadienne honorifique à la jeune Malala Yousafzai, prix Nobel de la Paix 2014.
Connu des policiers pour des petites affaires de drogue et de vol, Zehaf-Bibeau avait également des problèmes de santé mentale (Rouleau aussi, sûrement). Il a notamment vécu à Vancouver et s’était coupé de sa famille depuis plusieurs années.