Racines et legendes, Histoire des Noirs à l’Alliance française

L’Alliance française de Toronto accueillait Racines et légendes, vision africaine vendredi 26 février à la galerie Pierre Léon, pour une édition 2010 du Mois de l’Histoire des Noirs dédiée aux victimes du séisme survenu en Haïti. Racines et légendes, vision africaine, provient d’une initiative lancée il y a cinq ans par trois Ontariens d’origine camerounaise ayant pour objectif d’offrir à la communauté franco-torontoise un programme d’activités du Mois de l’Histoire des Noirs en français.

«Nous voulions assurer que Black History Month soit célébré en français en faveur de la communauté francophone de la Ville-Reine», de déclarer Moukoko Ewelle, un des instigateurs de Racines et légendes.

Au programme de la soirée figuraient un témoignage et de petites conférences reliés au thème «Le retour des Haïtiens au Continent Natal est-il envisageable?» Le tout était accompagné de tam tam africain, de chants haïtiens, et d’un buffet de style camerounais.

Parmi les invités de marque, on remarquait le Consul Honoraire d’Haïti, le Dr Éric Pierre, le Consul du Congo-Brazzaville, M. J.M. Itoua, Helen Sterling Clarke, avocate en droit de la famille, Bululu Kabatakaka, directeur du Collège Boréal à Toronto, Marlène Thélusma Remy, professeure, écrivaine et chanteuse de gospel, Manon Côté de Radio-Canada pour n’en citer que quelques-uns.

L’identité noire

Le directeur artistique du groupe Akwaba, Jean Assamoa, d’origine ivoirienne, a offert un spectacle de percussion en guise de bienvenue et d’accompagnement selon les traditions africaines, suivi d’un choeur d’enfants francophones issus de communautés culturelles, et de chants haïtiens interprétés par Mme Thélusma Rémy.

Claude Duthion, directeur de l’Alliance française, ainsi que plusieurs membres de la communauté francophone noire de Toronto assistaient à l’événement.

Helen Sterling Clarke, à titre d’avocate d’origine jamaïcaine, a partagé un vibrant témoignage portant sur l’identité noire. Son allocution fut suivie d’une présentation par Moukoko Ewelle, géophysicien panafricaniste.

«Les Haïtiens ont tracé la voie des Africains à destination des Amériques et d’ailleurs. Ils ont été les premiers Noirs à former un pays sur le continent américain. Depuis plus de cent ans, Haïti a initié les pays africains à l’acquisition de l’indépendance», précise M. Ewelle.

Retour en Afrique?

À la question «Le retour des Haïtiens au Continent Natal est-il envisageable?», associée à la récente déclaration du Président du Sénégal invitant les Haïtiens à retourner en Afrique suite au séisme en Haïti, le Dr Éric Pierre répond: «Les Haïtiens ont quitté l’Afrique, mais l’Afrique ne les a jamais quittés. L’Afrique fait partie intégrante de l’Histoire passée et présente des Haïtiens et fera toujours partie de leur avenir».

Afin de soutenir la communauté haïtienne, le Dr Pierre a annoncé l’initiative de son organisme Pierspective Entraide Humanitaire quant à un projet de construction d’une école en Haïti, près de Pétionville.

«Suite au séisme, toutes les écoles d’Haïti sont fermées. Le pays a un urgent besoin de rebâtir son avenir en assurant l’éducation de ses enfants», dit-il. Pierspective Entraide Humanitaire est présentement à la recherche de fonds ainsi que d’experts en construction pour appuyer cet important projet de société.

Moukoko Ewelle, son frère Epee Ewelle et leur ami Bell Nseke, fondateurs de Racine et légendes, vision africaine, ont organisé avec succès la soirée de vendredi dernier avec l’appui de l’Alliance française, du Collège Boréal de Toronto, et de plusieurs autres commanditaires.

L’événement a également souligné nombre d’initiatives de la communauté francophone africaine en solidarité avec Haïti, dont une importante levée de fonds entreprise par la communauté camerounaise.