Le déséquilibre fiscal entre les villes et la province, bien plus que celui entre les provinces et le fédéral, préoccupera les électeurs ontariens au cours des semaines menant aux élections provinciales du 10 octobre, gracieuseté des élus municipaux de Toronto qui ne s’entendent pas sur les moyens d’éliminer leur important déficit.
La proposition du Parti progressiste-conservateur de John Tory d’inclure dans le financement public de l’éducation des écoles juives, musulmanes, hindoues et autres, au même titre que les écoles catholiques et le système non-confessionnel, sera elle aussi chaudement débattue. Surtout que de plus en plus de voix s’élèvent, d’une élection à l’autre, pour réclamer au contraire un monopole pour l’école publique non-confessionnelle.
La semaine dernière, le ministre des Affaires civiques et de l’Immigration a dû démissionner suite à un rapport accablant du vérificateur général de la province sur des subventions plus que douteuses à des groupes culturels et sportifs: un scandale des commandites ontarien!
Voilà déjà trois beaux enjeux électoraux, et il y en a plusieurs autres. Qui dit que la politique ontarienne est ennuyante?
Les rafles policières ne semblent pas empêcher les enfants de mourir par balles dans les quartiers défavorisés en périphérie de Toronto. On est mûr pour un débat musclé entre ceux qui veulent poster un policier à tous les coins de rue et ceux qui affecteraient un travailleur social à toutes les familles.
La province est régulièrement au bord de la panne d’électricité mais veut aussi remplacer ses centrales au charbon – la source d’énergie la plus abondante sur la planète, mais aussi la plus polluante – par des centrales nucléaires, les nouvelles technologies vertes et diverses mesures de conservation. L’équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement n’est jamais facile à trouver.