Ma femme a une merveilleuse expression (inspirée, je pense, de Ding et Dong) pour m’alerter quand mon sujet de conversation l’ennuie. Après m’avoir écouté sans interrompre (un premier indice), elle laisse tomber: «c’est presque intéressant»…
C’est certainement ce qu’elle aurait dit du débat des chefs politiques fédéraux organisé par Radio-Canada et La Presse jeudi soir dernier.
Personnellement, je n’ai rien appris de nouveau sur les prescriptions des partis pour relancer l’emploi ou diversifier l’économie, réduire ou réarranger le fardeau fiscal, protéger l’environnement et les services sociaux, accueillir des réfugiés ou combattre le djihadisme, mais ce genre de débat sert surtout à identifier les priorités de chacun.
C’est ainsi qu’on a pu confirmer l’engouement des Libéraux pour les dépenses d’infrastructures, potion magique qui stimulerait l’économie «tout de suite», même si le gouvernement conservateur a beaucoup investi là-dedans lui aussi ces six ou sept dernières années. Justin Trudeau semble également obsédé par les «millionnaires» qui seraient choyés par le gouvernement actuel.
Le NPD, lui, dénonce des coupures inhumaines partout, même là où les dépenses publiques ont en fait augmenté (santé, vétérans, autochtones). Thomas Mulcair promet d’être plus généreux en imposant davantage les profits des grandes entreprises (surtout les banques et les pétrolières qui ne peuvent pas se sauver, lui souffle Gilles Duceppe).