Qu’en sera-t-il de la réunification familiale?

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Publié 26/07/2011 par Darnace Torou

Durant la chaude semaine de juillet, un véritable tsunami a agité les différentes communautés immigrantes suite aux annonces faites par Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme.

Il s’agissait, d’une part, de révoquer la citoyenneté canadienne à moins 1800 personnes qui auraient usé de méthodes frauduleuses pour obtenir ce statut, et, d’autre part, la publication de la photo de 30 immigrés fugitifs accusés d’avoir participé à des crimes de guerre ou à des crimes contre l’humanité.

Dans les deux cas, on serait tenté de dire qu’à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

Sauf que des fois, le citoyen lambda est surpris par l’avalanche des décisions gouvernementales. En effet, le gouvernement canadien a refusé d’extrader l’ancien officier Nur Chowdhury, qui a obtenu le statut de réfugié politique au Canada, accusé d’être un des auteurs de l’assassinat du président Sheikh Mujibur Rahman en 1975. Argument: la peine de mort est en vigueur au Bangladesh!

À l’inverse, la Cour fédérale refuse d’annuler la déportation de Lai Changxing, un Chinois qui conteste depuis 12 ans son extradition du Canada vers son pays où il est accusé de fraude fiscale. Assurances: Pékin avait promis lors de la visite du ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, qu’il subirait un procès équitable et qu’il ne serait pas exécuté.

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Le juge lui-même admet que la Chine ne possède pas le dossier le plus reluisant sur la planète en matière de droits de la personne. Laissons le débat aux juristes!

Quelle sera l’incidence de ce durcissement sur le terrain de la réunification familiale, quand on sait que les candidats effectuent un extraordinaire parcours de combattant? Un véritable mythe de Sisyphe!

Nombreux sont des immigrants reçus ou devenus qui souffrent les affres de la longue attente de la procédure normalement située entre 17 et 31 mois pour l’Afrique au sud du Sahara (selon le site d’Immigration et citoyenneté).

Toujours selon ce site, il existe trois façons de déterminer l’état de la demande:

– utiliser le service en ligne État de la demande du client (EDC);

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– communiquer avec le Télécentre, si vous vivez au Canada; et,

– communiquer avec l’ambassade, le haut-commissariat ou le consulat du Canada responsable de votre région, si vous vivez à l’extérieur du Canada.

Malheureusement, il y a des demandes qui restent en souffrance bien au-delà des échéances indiquées, car il semblerait que les agents de l’immigration dans les représentations canadiennes seraient en sous-effectifs et crouleraient sous les dossiers.

Obtenir une quelconque réponse à une demande d’information semble relève simplement du chemin de croix pour ces bons commis de l’État qui semblent oublier qu’ils sont au service des contribuables. Et qui semblent ignorer la détresse d’une personne qui vit dans cette incertitude prolongée.

Le plus lent bureau des visas, Abidjan (transféré à Dakar pour cause de conflit en Côte d’Ivoire) couvre seize pays. Ceux qui consultent le service en ligne de CIC, afin de vérifier l’état de leur demande, ou qui appellent le Télécentre de CIC, reçoivent des renseignements plutôt limités, sinon erronés. Sans compter l’espèce de morgue, d’arrogance des agents.

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Les délais expirent et il faut tout recommencer!

Selon le Conseil canadien pour les réfugiés dans une étude de 2004, mais dont les conclusions restent pertinentes, les conséquences sont fâcheuses: la méfiance s’installe dans les relations des membres de la famille ayant évolué loin les uns des autres. Certains mariages se disloquent.

Osons espérer que de sérieux efforts seront entrepris dans le sens de plus de diligence!

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