Le film V for Vendetta (2006), adapté d’une série dessinée (1982), a popularisé chez les anarchistes et d’autres contestataires le masque blanc souriant censé représenter Guy Fawkes, arrêté le 5 novembre 1605, pour avoir tenté de faire exploser la Chambre des Lords à Londres.
Considéré comme le premier «terroriste» de l’histoire, Guy Fawkes participait au «complot de la poudre à canon» visant à assassiner le roi Jacques 1er et restaurer une monarchie catholique sur le trône d’Angleterre. Son arrestation (il a par la suite été torturé et condamné à la pendaison) a longtemps été fêtée annuellement par les protestants britanniques avec des feux d’artifice.
Curieux symbole, donc, récupéré par certains des activistes anti-capitalisme qui manifestent lors de sommets du G20 ou d’activités de type Occupy Wall Street comme le rassemblement de samedi au centre-ville de Toronto.
C’est que le film situe la lutte du héros «V», qui porte ce masque parce qu’il est défiguré, dans une Angleterre futuriste qui a sombré dans le genre de dictature qu’on trouve aussi dans 1984 de George Orwell. Or, ni Orwell ni «V» ne s’en prennent au capitalisme. Au contraire, Orwell anticipait (en 1948) un monde où aurait triomphé partout le communisme au pouvoir en Russie, qui s’est étendu à l’Europe de l’Est après la Deuxième Guerre mondiale et qui a inspiré d’autres révolutions et coups d’État en Chine et ailleurs.
Le libre marché industriel, commercial, financier (le capitalisme ou le libéralisme) est indissociable du libre marché des idées, de la presse et des partis politiques (la démocratie).