Henri Boulad, jésuite égyptien et éminent spécialiste du catholicisme et de l’islamisme au Moyen-Orient, continue, à 84 ans, de s’interroger sur les thèmes existentiels qui taraudent l’humain depuis des millénaires, mais aussi sur la situation de l’Église actuelle; la montée de l’islamisme politique, du fanatisme aveugle et criminel; la condition des Chrétiens en Terre d’islam et les menaces qui pèsent sur l’Europe.
Observateur privilégié du Printemps arabe et de la Révolution égyptienne de 2011, il parcourt le monde pour apporter, dans ses conférences et entrevues, des clés de compréhension uniques sur la situation actuelle de notre monde de plus en plus complexe et en perte de repères.
Après Paris, Montréal, Ottawa, il sera à Toronto cette semaine pour partager ses observations et ses réflexions sur la montée de l’athéisme en Égypte, sur l’avenir de ce pays au lendemain de sa révolution/contre-révolution, ainsi que sur le sens de la foi chrétienne aujourd’hui. En entrevue à L’Express, s’exprimant avec générosité et passion, il partage quelques réflexions sur les thèmes qu’il abordera au centre culturel Beit Zatoun, les 29 et 31 juillet, à 19 heures, ainsi qu’à l’Alliance française de Toronto, le 30 juillet à 19 heures.
Athéisme et espoir
«La montée de l’athéisme en Égypte est un signe d’espoir. Il signifie que les gens commencent à réfléchir par eux-mêmes, à passer au crible de la critique leurs sociétés sclérosées.»
«Les premiers à le faire, ce sont les musulmans eux-mêmes: jeunes et moins jeunes, écrivains, penseurs, journalistes… Ces libéraux de tous bords refusent un Dieu inhumain, une religion qui écrase l’Homme… Nous ne sommes pas tant face à une guerre de religion qu’à un combat pour ou contre l’homme.»