Qu’ont en commun Vladimir Poutine, Pauline Marois, François Hollande, Rob Ford, Stephen Harper?
Poutine interdit les manifestations gaies, Marois veut bannir les signes religieux de la fonction publique, Hollande censure le comédien Dieudonné, Ford boycotte le Toronto Star, Harper veut continuer de réprimer la prostitution et la drogue. Dans tous ces cas, leurs calculs politiques semblent minimiser ou faire fi de notions élémentaires de psychologie.
C’est bien connu: ce qui est interdit est souvent plus «cool» que ce qui est permis. Des propos et des comportements qu’une collectivité préférerait limiter peuvent être plus tenaces ou contagieux lorsque les autorités prennent des mesures exceptionnelles pour s’y opposer.
Inversement, l’acceptation ou la tolérance de la majorité, qui ouvrent la voie aux victoires politiques et juridiques des minorités, calment le jeu au point où, chez nous, les campagnes contre le racisme, l’homophobie et le sexisme ne défoncent plus que des portes ouvertes.
Les Franco-Ontariens en savent quelque chose. Après avoir obtenu, de haute lutte, des tribunaux, des écoles et toute une panoplie de services publics en français, le défi est maintenant de nous souvenir de nous en servir.