Pendant plusieurs années, Libéraux et Néo-Démocrates ont réclamé pour les écoles catholiques un financement public comparable à celui du système non-confessionnel créé à l’instigation des principales communautés protestantes. Ce sont les gouvernements conservateurs qui résistaient à cette demande. Les Catholiques (Canadiens-Français, Irlandais, Écossais, Italiens, Portuguais…) votaient plus souvent libéral, les Protestants conservateur.
Les Catholiques, à qui la Constitution garantissait – garantit toujours – le droit à leurs écoles, ne recevaient que le minimum: un financement public de la 1re à la 8e année.
C’est finalement Bill Davis, Premier ministre conservateur de 1971 à 1985, qui a accordé aux Catholiques l’extension du financement de leurs écoles jusqu’à la fin du secondaire, à la surprise générale, à la toute fin de son mandat. Les historiens débattent encore de ses motivations et de l’importance de cette décision dans la défaite de son successeur aux mains des Libéraux de David Peterson, puis des Néo-Démocrates de Bob Rae.
La Constitution garantit également aux francophones le droit de «gérer» leurs écoles, au même titre qu’aux anglophones. Mais pour cela, il aura fallu attendre un autre Premier ministre conservateur, Mike Harris, qui a créé nos 12 conseils scolaires francophones (8 catholiques, 4 non-confessionnels, couvrant tout le territoire de la province) dans le cadre d’une réforme des institutions scolaires il y a 10 ans. Jusque là, trois sièges étaient réservés aux élus francophones au sein de chaque conseil scolaire anglophone catholique ou non-confessionnel, mais les écoles, françaises comme anglaises, demeuraient sous la juridiction de tout le conseil.
C’est aussi Mike Harris, incidemment, qui a imposé un curriculum à toutes les années d’études élémentaires et secondaires, ainsi qu’un début d’évaluation de l’application de ce curriculum et de la compétence des enseignants. Cela n’existait pas auparavant, même si, bien sûr, une longue tradition d’enseignement, l’implication des conseils scolaires et la supervision du ministère de l’Éducation faisaient qu’on savait quoi enseigner à chaque niveau et qu’on pouvait recruter de bons enseignants.