Prof au Département d’études anglaises de l’Université York, Agnès Whitfield s’est vue refuser, le 4 avril dernier, un procès bilingue à Peterborough (sa ville natale) par le juge Hugh O’Connell lors d’un pré-procès dans sa cause contre son frère pour abus sexuel.
Le jugement écrit stipule que les services d’interprétation ne relèvent pas de la Cour, mais serait à sa charge. «C’est un des arguments qu’on m’avait servi en Alberta et qui a été débouté récemment», souligne notre chroniqueur juridique Gérard Lévesque.
«Le juge ontarien, ici, n’est manifestement pas au courant des progrès du bilinguisme dans le système judiciaire en Ontario, même dans les régions comme Peterborough qui ne sont pas encore désignées’ pour offrir tous les services en français», commente-t-il, ajoutant qu’on accepte généralement de transférer la cause dans un district voisin qui, lui, est dans une région désignée.
Au Commissariat aux services en français de l’Ontario, qui a ouvert une enquête là-dessus, on est plus catégorique: «le citoyen a droit à un procès bilingue où qu’il se trouve en Ontario, sans égard aux régions désignées», a indiqué un porte-parole.
Par ailleurs, selon Me Lévesque, avec les technologies modernes de communication à distance, il devrait être de plus en plus facile, de nos jours, d’obtenir un procès en français, n’importe où sur le territoire.