Dalie, membre d’une prestigieuse troupe de théâtre ivoirienne, s’installe à Toronto en 1995, après six ans de tournées mondiales. Femme de théâtre, chanteuse et danseuse, l’artiste native d’Abidjan, dotée d’une ambition artistique sans bornes, est venue ici ‘parce qu’elle ressent le besoin de vivre dans une société qui met en valeur la diversité humaine et permet un espace d’épanouissement pour la femme-artiste qu’elle est devenue’, clame-t-elle haut et fort dès son arrivée.
Très tôt en Côte d’Ivoire, Dalie a ressenti l’appel de la scène. Adolescente, elle s’implique auprès d’une petite compagnie théâtrale d’Abidjan. Puis, séduite par la voix de sa tante cantatrice, elle se tourne vers les techniques de chants traditionnels. Son style artistique est influencé par deux grandes dames activistes: Miriam Makeba d’Afrique du Sud, pionnière du genre musical ethno-jazz, et la chanteuse béninoise Angélique Kidhjo, ambassadrice de l’UNICEF.
L’artiste ivoirienne prend rapidement racine en sol canadien. Dalie fonce sans pudeur, guidée par sa vision artistique, ses valeurs personnelles et sa foi en elle-même. En 10 ans, elle fonde une troupe de danse canado-africaine; une compagnie de théâtre centrée sur le partage des arts de la scène africains; un festival annuel des tambours et de la danse, toujours en constante collaboration avec des artistes d’ici et d’ailleurs.
En 2009, Dalie invente un tout nouveau spectacle à caractère féministe et social saluant le courage des femmes du monde. Lequel se voit décerné le prix Coup de cœur de Réseau Ontario lui permettant d’effectuer une vaste tournée en Ontario français. C’est alors que l’Ivoirienne découvre le Nord de l’Ontario. Elle se dit qu’un jour, elle aimerait bien vivre au cœur de cette nature grandiose et tranquille.
Début quarantaine, mère d’une fille de 26 ans, Dalie donne naissance à sa 2e fille, Nadège, en 2011. La même année, la Côte d’Ivoire traverse une grave crise politique provoquant le déplacement de milliers d’Ivoiriens. Son père meurt soudainement dans un camp de réfugiés au Ghana. Touchée en plein cœur, Dalie repart en Afrique pour organiser le rapatriement du corps en terre natale et les funérailles traditionnelles à Abidjan. Son âme d’artiste disparait sous l’immense colère et la peine qui l’affligent.