Le premier ministre Stephen Harper a rencontré plusieurs représentants des Premières Nations le 11 janvier, dans l’espoir de calmer leurs appréhensions face aux orientations du gouvernement conservateur.
C’est que celui-ci, désormais majoritaire, a renié certains engagements pris par le gouvernement libéral de Paul Martin et mise beaucoup sur le développement de ressources dans des territoires considérés par les Autochtones comme leur appartenant.
Ces appréhensions se manifestaient ces dernières semaines par des rassemblements sous la bannière «Idle No More» («La passivité c’est fini», un slogan discutable parce qu’il sous-entend qu’on dormait jusqu’à maintenant), des interruptions des services ferroviaires par des barricades, et la grève de la faim de Theresa Spence, la chef de la petite communauté ontarienne d’Attawapiskat, dont les conditions de vie sont misérables malgré la centaine de millions de dollars versés par le fédéral au cours des six dernières années.
C’est Mme Spence qui avait réclamé et qui a obtenu ce sommet «de nation à nation» entre les chefs autochtones et, non seulement le premier ministre, mais aussi le gouverneur général, puisque les anciens traités cédaient des territoires à la «Couronne».
C’est une belle victoire. On s’étonne que le gouvernement Harper ait consenti si facilement à ce sommet, malgré les ultimatums et les déclarations intempestives de Mme Spence. Celle-ci refusait même de prendre les appels téléphoniques du ministre des Affaires autochtones et du Nord, John Duncan, qu’elle qualifiait d’incompétent et d’insignifiant…