Pré-scolaire à temps plein: ça se fait chez les francophones depuis longtemps

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Publié 03/11/2009 par Guillaume Garcia

Dalton McGuinty prévoit que tous les enfants de l’Ontario de quatre et cinq ans bénéficieront de l’apprentissage préscolaire à plein temps d’ici 2015-2016. Jusqu’à 35 000 bambins y auront droit dès septembre 2010. Les conseils scolaires francophones sont pour le moment indirectement touchés par la question: depuis leur création, ils proposent l’apprentissage préscolaire à temps plein sur leurs propres fonds!

Comme tous les conseils scolaires de la province, les conseils scolaires francophones reçoivent du financement pour assurer une demi-journée d’apprentissage pour les élèves en préscolaire (maternelle et jardin). Cependant, depuis leur création, les conseils scolaires francophones avaient décidé de miser sur l’enseignement à temps plein, en finançant la deuxième partie de la journée à leurs frais.

«On trouvait que l’investissement valait le coup, que ça offrait un meilleur départ pour l’enfant», explique Claire Francoeur du Conseil scolaire district du Centre-Sud-Ouest.

Plusieurs raisons peuvent justifier un tel choix. Tout d’abord, et tous les reconnaissent, ce choix a le mérite de faire vivre l’enfant en français dès son plus jeune âge. Cela permet de parer dans une certaine mesure à une assimilation par l’anglais.

Comme le résume Simon Côté, du Conseil scolaire catholique de district Centre-Sud, «le plus tôt l’enfant va à l’école en français, le mieux c’est».

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Les représentants du conseil scolaire se rencontreront la semaine prochaine pour discuter et voir comment ils vont travailler avec le modèle proposé par le ministère. Selon les profils des classes, les conseils scolaires devront faire des propositions au ministère pour trouver la solution la plus adéquate.

Réjean Sirois, directeur de l’éducation au CSDCCS, explique qu’il y a deux options, soit: 1 enseignant + 1 éducateur pour 26 élèves, ou bien, un seul enseignant pour 15 élèves.

L’annonce du gouvernement s’inscrit dans la lignée du plan visant à former une main d’œuvre bien éduquée en Ontario. Les enfants apprendront sous la surveillance d’un professeur et d’un éducateur à la petite enfance.

Des discussions sont en cours avec les conseils scolaires francophones pour voir comment tout cela se mettra en place dans leurs structures sachant qu’ils fonctionnent pour le moment uniquement avec des professeurs.

Un premier chiffre de 35 000 est avancé pour septembre 2010 avec une augmentation graduelle jusqu’en 2015/2016 où tous les enfants devront être scolarisés dès quatre ans.

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Dalton McGuinty a déclaré: «C’est en assurant à nos enfants un meilleur départ plus tôt à l’école que nous les plaçons sur la voie du succès et que nous bâtissons un Ontario plus fort pour nous tous».

La ministre de l’Éducation, Kathleen Wynne, de rajouter: «Faire profiter les jeunes enfants d’un apprentissage plus précoce leur permettra d’améliorer leurs compétences en lecture, écriture et mathématiques.

Cela leur fera vivre une transition plus douce vers la première année et cela les aidera à connaître plus de succès à l’école et ailleurs».

L’Ontario se gausse d’avance d’être le premier endroit en Amérique du Nord à mettre en place une journée complète d’apprentissage pour les enfants de quatre et cinq ans.

S’il reste beaucoup de retard à combler par rapport aux pays européens quant au taux de préscolarisation des enfants, l’Ontario va rejoindre le Québec pour la l’apprentissage préscolaire à temps plein des enfants de cinq ans qui frôle les 100% aujourd’hui, et va probablement le dépasser pour celle des petits de quatre ans.

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Selon les Indicateurs de l’éducation, édition 2008 du ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport, moins de 20% des enfants fréquentaient la maternelle en 2006-2007.

Dans la plupart des pays européens, le taux de scolarisation à quatre ans est quasiment le même qu’à cinq ans. Les Indicateurs notent aussi que le Canada, ne propose pas la scolarisation dès trois ans, ce qui, en soi, constitue une exception par rapport aux pays de l’OCDE.

En France par exemple, le ministère de l’Éducation nationale affirme que le quart des enfants de 2 ans et plus et la quasi-totalité des plus de trois ans est scolarisé.

Bien que l’école ne soit obligatoire qu’à partir de six ans, les trois années de maternelle sont aujourd’hui considérées comme une part normale de la scolarisation et les professeurs qui y enseignent ont le même diplôme que ceux qui enseignent à l’élémentaire.

L’Ontario se place en précurseur au Canada sur cette question et les conseils scolaires francophones ont fait le choix de la préscolarisation à temps complet avant tout le monde.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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