Pourquoi vouloir aller à l’université?

Mercredi dernier était une journée bien chargée au Collège français de Toronto, entièrement consacrée aux carrières. Le Collège français a opté pour une série originale d’activités (conférence, panel d’étudiants et présentations de professionnels dans les classes) afin d’aider les jeunes à se pencher sur l’éternelle question qui torture encore bien de leurs aînés: Que vais-je faire de ma vie? 

Jeff Rybak est l’auteur d’un des rares livres offrant des pistes pratiques aux étudiants (de la fin du secondaire et du niveau baccalauréat à l’université) pour réfléchir sur la question. L’Express faisait il y a quelques mois la revue de son livre What’s Wrong With University (and how to make it work for you anyway).

C’est donc avec cet auteur que le Collège français a ouvert sa Journée des carrières, devant les étudiants de la 10e à la 12e année.

Avec aisance et grand renfort de références populaires qui parlent aux jeunes, Rybak a su capter leur attention. «En ce moment, quelles sont vos raisons pour vouloir aller à l’université?», leur demandait-il (en anglais, s’excusant de ne pouvoir présenter le tout en français).

Parce que c’est cool?

Puis il a consacré l’heure suivante à expliquer aux étudiants que les raisons tièdes du type «I want to be Doctor House, he’s cool!» peuvent causer plus de tort que de bien.

Son message premier était de réveiller les jeunes à la notion qu’ils doivent activement prendre la responsabilité de découvrir ce qui les motive et les intéresse, et ce durant toute leur vie. «That problem is not going away!»

Pour l’auteur, il est bien clair qu’un intérêt médiocre produira des résultats médiocres. Comment convaincre le marché du travail de notre valeur si on est passé à travers l’université sans se poser de questions?

Il en coûte très cher (aux parents) de payer pour un diplôme fait sur le pilote automatique. La première responsabilité des jeunes est donc de se demander à chaque étape: «Qu’est-ce que j’ai aimé là dedans? À qui est-ce que je pourrais parler pour en savoir plus sur le sujet?»

À chacun sa motivation, leur répète-t-il. Ce qui est valable pour moi ne l’est pas nécessairement pour toi. 

Témoignage d’anciens élèves

Les étudiants de 11e et de 12e ont ensuite eu droit à un excellent panel de neuf anciens élèves du Collège français maintenant à l’université.

En parlant de leur expérience, ces jeunes illustraient de façon concrète comment ils ont su trouver des pistes pour identifier leurs intérêts.

Leur témoignage candide démontrait qu’il est normal de ne pas avoir toutes les réponses d’emblée. Leur démarche démontrait qu’en faisant l’effort de se poser les bonnes questions, ce n’est pas un simple diplôme qui les attend à la fin de leurs études, mais bien une carrière.