On discute peu de religion sur la place publique, encore moins dans la campagne électorale fédérale actuelle, mais c’est redevenu une valeur importante pour bon nombre de citoyens, et nos partis politiques – certainement les Conservateurs de Stephen Harper – en prennent bonne note.
C’est ce que pense le professeur de science des religions Norman Cornett, un Américain (naturalisé Canadien) francophile basé à Montréal, mais qui est régulièrement invité dans plusieurs universités du continent, où il anime notamment des sessions «dialogiques», sa méthode d’enseignement et de discussion des grands enjeux de société, auxquelles ont participé au fil des années plusieurs politiciens et intellectuels de renom.
«Tout problème humain a une solution humaine», résume ce spécialiste de Lionel Groulx, qui aurait pu populariser le slogan «faut s’parler» si la bière Labatt ne l’avait pas fait avant lui.
«Nous vivons certainement dans une période post-chrétienne, post-religieuse», après un 19e siècle et une première moitié du 20e siècle où l’église catholique au Québec et les églises protestantes au Canada anglais contrôlaient directement des institutions comme les écoles et les hôpitaux, reconnaît le professeur en entrevue à L’Express.
«On a même annoncé la mort de Dieu» dans les années soixante. Au Québec, à la faveur de la Révolution tranquille, la pratique religieuse traditionnelle est tombée en désuétude en l’espace d’une génération.