Place à l’art urbain au Collège français

Rencontre avec les artistes visuels du Collège français

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Publié 16/02/2010 par Annik Chalifour

Situé en plein centre-ville de Toronto, le Collège français, l’une des écoles secondaires du Conseil scolaire de district du Centre-Sud-Ouest, est reconnue pour son inclination vers les arts. Les murs de l’école témoignent de la passion des élèves pour l’art urbain. L’Express a rencontré quelques-uns des jeunes artistes.

Parmi les artistes, on retrouve, entre autres, trois élèves de 12e année, dont Omar Makhlouf, passionné de peinture, Martin Napier et Christopher Adam, adeptes du dessin et du graffiti.

Avant de vivre en Ontario, Omar, âgé de 18 ans et originaire de Slovaquie, a vécu plusieurs années au Québec. Il vient de réaliser une peinture magnifique (en photo à gauche avec Omar) mesurant plus de deux mètres qui a servi de décor au Café chantant qui s’est déroulé au Collège vendredi 5 février: une soirée artistique axée sur le rock et le jazz devenue de plus en plus prisée à Toronto. 250 personnes y ont assisté!
«La peinture c’est ma vie!», déclare Omar.

«L’an prochain, après mes études secondaires, j’ai le projet de partir m’installer à Vancouver pour découvrir l’Ouest canadien, et me perfectionner en art à la University of Art & Design Emily Carr.»

École centrée sur les arts

«En 2008, le Collège a décidé de repeindre, au grand regret des jeunes, les murs de la cafétéria qui étaient alors couverts de graffitis datant de plusieurs années», mentionne Xavier Lambert, le directeur d’école.

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«Voulant perpétuer la tradition de l’art au Collège, qui fait partie intégrante de la culture d’école, nous avons offert aux élèves de décorer leur cafétéria avec des graffitis réalisés sur des panneaux de bois amovibles», explique-t-il.

Résultat: trois immenses et superbes graffitis aux motifs abstraits hauts en couleurs, sont installés sur les murs de la cafétéria qui sert également d’endroit de détente.

Ces panneaux peuvent être facilement déplacés et leurs dessins remplacés par de nouvelles œuvres d’artistes dont l’école regorge.

Rappelons que le Collège français offre des cours en arts visuels dans le cadre du programme de Baccalauréat international, ainsi qu’une Majeure en haute spécialisation en arts et culture à compter de la 9e année.

Graffeur dans l’âme

«Le graffiti, ce n’est pas n’importe quel dessin d’un passant qui veut laisser sa griffe sur les murs de la ville», s’exclame Martin Napier.

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«C’est une forme d’art qui suit des règles précises. Le graffeur qui veut réellement développer son talent, doit apprendre à en maîtriser les techniques à travers l’utilisation de la peinture aérosol et des marqueurs qui sont les principaux outils de l’art du graffiti», précise-t-il.

Martin se passionne pour le dessin: «C’est un loisir très important dans ma vie depuis plusieurs années. J’ai créé mon propre portfolio en suivant des cours d’art à l’extérieur de l’école, en plus de prendre part au programme d’éducation artistique du Collège.»

Martin Napier est l’auteur de l’un des graffitis affichés dans la cafétéria de l’école, exécutée en collaboration avec Christopher Adam. Les deux élèves posent, ci-dessus, devant leur graffiti réalisé il y a deux ans (Martin à gauche, Christopher à droite).

Art de la rue

Dans plusieurs pays, exécuter un graffiti sur une propriété sans le consentement de son propriétaire est considéré comme du vandalisme et punissable par la loi.

Mais aujourd’hui, grâce à la persévérance d’une multitude d’artistes graffeurs qui se sont affichés un peu partout à travers le monde, le graffiti est devenu une forme d’art urbain à part entière, tout en respectant la loi.

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Il existe de nombreux caractères et styles de graffiti. Souvent employé pour communiquer un message social, il représente une forme d’art qui évolue rapidement.

Par définition, un graffiti est en fait un dessin ou une inscription peinte, tracée ou gravée sur des biens publics ou privés, des monuments, des murs ou sur tout autre support. Il se définit aussi comme l’art de la masse exprimant parfois haut et fort un fait ou un mécontentement généralisé.

Le graffiti sert, pour plusieurs artistes, de lieu pour laisser libre court à l’imagination et à la créativité: un art visuel qui offre beaucoup de visibilité et une manière bien particulière d’afficher un désir d’être à contre-courant et coloré.

Le mot graffiti tire ses origines de l’italien: de façon plus contemporaine, on l’associe à l’art de la rue ainsi qu’à la culture hip-hop puisque souvent réalisés par des groupes adhérant à cette dernière.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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