Pays privilégié, enfants marginalisés

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Publié 14/12/2010 par Darnace Torou

En 2009, la chaine RDI diffusait un documentaire poignant réalisé par un homme choqué par une réalité qu’il venait de découvrir. Marc Chatel s’interrogeait en ces termes: «la pauvreté existe parce qu’on ne la voit pas ou parce qu’on a peur de l’attraper». Il venait de découvrir la pauvreté dans son voisinage immédiat, dans son entourage, dans son environnement.

Dans le documentaire intitulé «La faim d’un pays», M. Chatel n’a pas pris des gants pour montrer une des grosses tares du Canada, en chiffres: «700 000 enfants ne mangent pas à leur faim», en dépit de la résolution présentée par le deputé Ed Broadbent le 24 novembre 1989 visant à «éliminer la pauvreté chez les enfants».

«Empêcher les Canadiens de sombrer dans une pauvreté encore plus profonde»

M. Chatel a tenté de cerner la problématique de la faim au Canada en s’entretenant avec un large éventail d’acteurs: personnalités politiques, intervenants sociaux, parents pauvres et les enfants.

Ainsi, pour l’ancien Premier Ministre Paul Martin par exemple, «les intentions étaient bonnes mais il n’y avait pas de plan d’exécution, pas de cible, pas d’indicateurs mesurables ni d’échéancier» M. Chatel a fini par lancer un vibrant appel à tout le monde de jouer sa petite partition.

Cette année encore, des voix s’élèvent tant de l’intérieur que de l’extérieur du Canada pour dénoncer cette situation inacceptable.

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Pour Québec Solidaire par exemple, «le Canada est le seul pays riche (après les États-Unis) qui s’occupe le moins de ses citoyens pauvres» C’est en substance l’appel que lance l’organisme Campagne 2000 dans son dernier rapport rendu public le 24 novembre dernier et qui fait les principaux constats suivants:

– Un enfant sur dix vit encore en situation de pauvreté au Canada, la situation étant pire pour les enfants des communautés autochtones dont un sur quatre grandit en situation de pauvreté ;

– L’emploi n’est pas toujours un moyen sûr d’échapper à la pauvreté car un enfant défavorisé sur trois vit dans une famille où au moins un parent travaille toute l’année à temps plein, gagnant moins de 10 dollars par heure.

– La pauvreté infantile persiste au Canada, le taux de pauvreté des enfants et des familles dépassant dix pour cent dans toutes les provinces; et,
– L’écart entre riches et pauvres s’accentue.

Le constat de l’UNICEF
Pour le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le fossé matériel se creuse au Canada.

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Dans son rapport intitulé «les enfants laissés pour compte», il ressort que l’écart s’agrandit entre les enfants les plus défavorisés et les mieux nantis dans de nombreux pays nantis et le Canada s’y classe au 17e rang sur les 24 pays industrialisés membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Selon l’UNICEF, le Canada pourrait améliorer sa performance en renforçant ses politiques publiques, notamment en s’attaquant à la réduction des inégalités de revenus.

Le mal est connu et identifé. Il est sans doute temps d’y trouver les solutions appropriées et durables au lieu de colmater les brèches à coups de palliatifs circonstanciels.

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