Lancer 127 grands magasins dans tout le Canada en 1 an, ce n’est pas une mince affaire. Comme pour bien des projets, «les choses ne se passent jamais exactement comme prévu», a admis un vice-président de Target, le dynamique Pascal Bécotte, à la tribune du Club canadien de Toronto mardi dernier.
Et, on le sait, l’entrée en scène chez nous du géant américain Target, deuxième plus gros détaillant après Wal-Mart, après avoir racheté la chaîne Zellers pour 1.8 milliard $, ne s’est pas faite sans anicroche.
Les clients («invités» dans le jargon de Target, alors que les employés sont des «membres») ont remarqué des problèmes d’approvisionnement, qui sont cependant de plus en plus rares, assure M. Bécotte, notamment grâce à l’entrée en service de quatre nouveaux «progiciels» très performants.
Les médias ont surtout parlé l’hiver dernier du vol de données de cartes de crédit de millions de consommateurs américains. Ironiquement, raconte le vice-président du groupe pour le centre du pays, le pdg qui a démissionné dans le sillage de cette affaire était celui-là même qui avait recommandé des mesures de sécurité que le conseil d’administration avait rejetées puis, après le scandale, adoptées.
Aux États-Unis, Target accueille 30 millions de clients par semaine dans ses 1916 magasins, dont plusieurs étaient déjà familiers aux Canadiens des villes frontalières. 30 000 Canadiens détenaient la fameuse «carte rouge» avant même l’implantation de Target au Canada; un an plus tard, ils sont 75 000.