Un an après le «non» français au projet de Traité constitutionnel, les chefs d’États des 25 pays membres de l’Union Européenne (UE) doivent se réunir à Bruxelles, en juin prochain, pour évoquer le sort de la Constitution et débattre la question de l’élargissement de l’Europe.
Mais, en attendant, un autre sujet continue de préoccuper les parlementaires de pays européens ayant la langue française en partage. Et il a trait au futur de la construction européenne aussi bien qu’à la couleur linguistique de cette gigantesque tour de Babel désormais composée d’une multitude de pays.
Depuis une dizaine d’années et malgré tous les efforts entrepris en la matière, le français continue à perdre du terrain, étant de plus en plus considéré comme lingua non grata au sein des institutions européennes.
Les statistiques en font état de façon inquiétante et la tendance n’est pas pour s’inverser avec l’élargissement de l’UE aux pays de l’Europe centrale. En 2000, plus de la moitié des documents (55%) étaient initialement rédigés en anglais, contre 33% (soit seulement le tiers) rédigés en français.
Si le français était la langue la plus utilisée avant les années 1990 – Communauté européenne oblige – peu à peu, l’anglais est venu la supplanter pour devenir à son tour la principale langue de travail de l’UE à Bruxelles. De son côté, «si le français conserve son rang de seconde langue de communication interne et externe des institutions de l’Union, sa situation par rapport à l’anglais continue de s’affaiblir», peut-on lire au gré des différents rapports émis par le gouvernement français.