Ouvrir les portes du monde aux entreprises

Table de discussion avec les PME

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Publié 22/06/2010 par Annik Chalifour

«Selon le Conference Board du Canada, le Canada fera face à un déficit de 1,2 million de travailleurs spécialisés d’ici 2025 et les immigrants seront responsables de toute la croissance nette de la population d’ici 2031», a introduit Nicole Sauvé, directrice générale du Réseau de développement économique et d’employabilité Ontario (RDÉE) lors d’une table de discussion avec les PME, jeudi 17 juin.

Plus d’une soixantaine de représentants de diverses entreprises torontoises ont assisté à l’événement organisé au Courtyard Marriott.

Le RDÉE a pris l’initiative d’animer plusieurs tables de discussion à Ottawa et Sudbury, ainsi qu’à Toronto jeudi dernier, dans le but de connaître les besoins des PME.

«Ceci afin d’offrir un programme de formation conçu sur mesure en vue d’une part d’appuyer les PME dans leurs efforts d’embauche des immigrants et d’autre part, de procurer un accompagnement pertinent auprès des immigrants au cours de leur processus d’intégration au sein des entreprises», explique Karine Morin, gestionnaire du nouveau programme La bonne affaire du RDÉE.

Rappelons qu e le RDÉE s’est vu accorder 749 158 $ par Citoyenneté Immigration Canada en février dernier pour démarrer la première phase d’une vaste opération provinciale de sensibilisation et d’intégration économique nommée La bonne affaire.

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Pénurie de travailleurs

Le nœud de la question liée à l’embauche des immigrants résulte souvent du manque de moyens des PME, ou dans certains cas, de leur manque d’intérêt, vis-à-vis de la gestion de la diversité dans le milieu de travail.

Pourtant, la réalité d’une pénurie anticipée d’employés qualifiés et spécialisés devra pousser les entreprises à ajuster leur gestion en fonction des changements démographiques courants et futurs. À défaut, elles risquent de constater une réduction de leurs affaires.

«Les entreprises qui comptent créer des alliances dans nombre d’industries comme les technologies de l’information, l’énergie et l’environnement, l’éducation et la formation professionnelle, le tourisme pour n’en citer que quelques-unes, doivent détenir un modèle de gestion qui tienne compte du multiculturalisme», selon Catherine Lyons-Bozzo, directrice exécutive de comptes nationaux de Manpower et conférencière invitée à la rencontre de jeudi dernier.

Fidéliser les immigrants

«Il s’agit pour les PME de mettre en avant un nouveau mode de gestion flexible qui puisse les favoriser dans le contexte multiculturel des affaires d’aujourd’hui et de demain où la révolution virtuelle influence et continuera d’influencer l’économie et le flot des travailleurs qualifiés et à travers le monde», a mentionné Mme Lyons-Bozzo.

Dans les secteurs du commerce et des affaires, les candidats spécialisés issus des quatre coins du globe, deviennent de plus en plus exigeants. Notre pérennité économique dépend de notre capacité à les attirer et les fidéliser.

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La conférencière a référé au défi incontournable de l’économie canadienne face au vieillissement grandissant de la population: «75% des employeurs canadiens craignent de ne pas avoir le personnel requis pour assurer la croissance de leurs entreprises», a-t-elle mentionné.

D’où l’importance vitale de mousser les stratégies de recrutement vis-à-vis des immigrants qualifiés et c’est justement ce que La bonne affaire veut accomplir.

Les discussions de jeudi dernier ont permis, entre autres, de sensibiliser les PME à l’importance d’acquérir une structure pertinente de la gestion de leurs ressources humaines, qui soit adaptée au contexte multiculturel du marché du travail du XXIe siècle.

Assurer la compétitivité

Par exemple, les employeurs ontariens ont-ils un style de gestion qui favorise la planification stratégique des ressources humaines issues de diverses cultures? Ont-ils les outils marketing pour cibler les meilleurs candidats parmi les immigrants qualifiés?

Ont-ils un processus de recrutement centré sur le contexte global du marché des affaires? Autant de questions sur lesquelles les PME devront se pencher pour assurer leur compétitivité.

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Autant de questions dont le RDÉE devra aussi tenir compte dans l’élaboration du plan de formation et d’accompagnement des PME et des immigrants.

Sans oublier que l’immigration croissante continuera d’influencer la gestion des ressources humaines dans les secteurs public et privé, d’où le besoin éventuel de réviser les Normes du travail de l’Ontario et des autres provinces en fonction du multiculturalisme.

La bonne affaire

Au cours des trois derniers mois, La bonne affaire a conclu plus d’une quarantaine de partenariats visant à favoriser l’embauche d’immigrants qualifiés.

14 entrepreneurs ont démarré des affaires grâce au soutien de La bonne affaire qui aspire à créer plus d’une trentaine de nouvelles entreprises. Plus de 200 dossiers de candidats qualifiés sont présentement en traitement dans la région torontoise. Neuf immigrants spécialisés ont obtenu des postes clés grâce au jumelage réussi de leur profil avec un employeur. Les services de La bonne affaire sont gratuits.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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