Après vingt ans passés comme premier violon de l’orchestre symphonique de Toronto, Jacques Israelievitch prend sa retraite de la vie d’orchestre pour se consacrer à l’enseignement du violon. Ce départ ne signifie pas pour autant un arrêt de ses activités de musicien. Débordant d’énergie, Jacques Israelievitch a des projets plein sa besace et compte bien profiter du temps qu’il aura pour les mener à terme. Le premier violon de l’orchestre symphonique de Toronto donnera deux concerts d’adieux les 7 et 8 juin prochains au Hall Roy Thomson et au Recital Hall dans le centre d’arts de Toronto.
Jacques Israelievitch ne croit pas vraiment au talent naturel. Pourtant comment ne pas penser que la musique coule dans son sang? Premières leçons de solfège à sept ans, premiers accords de violon à huit, Jacques Israelievitch intègre le conservatoire du Mans d’où il sort diplômé à onze. Il rentre ensuite au conservatoire de Paris, l’enseignement le plus complet de France, qu’il quitte diplôme en poche à l’âge de seize ans.
Pour continuer à progresser, il s’envole pour les États-Unis et l’université d’Indiana. «Il y a sûrement une part de talent naturel mais il faut aussi voir les circonstances. J’ai pu développer mon oreille très tôt grâce à ma mère qui chantait très bien.»
Le changement d’école lui permet de découvrir la musique de chambre et l’orchestre. De plus, comme il le précise, «l’atmosphère était vraiment différente par rapport à la France, il y avait beaucoup moins l’esprit de compétition.» Sa carrière lancée, il prend part aux orchestres de Saint-Louis, de Chicago et finalement de Toronto.
Fêtant cette année ses soixante ans, Jacques Israelievitch compte plus de 36 ans de carrière d’orchestre dont vingt ans comme violon soliste au sein de l’orchestre de Toronto, ce qui est un record en soi. «Je poursuis mes activités de violon soliste, de chambriste et de chef d’orchestre, je prend juste ma retraite de vie d’orchestre.»