Réunis à Toronto samedi et dimanche, les chefs de gouvernement des 20 plus importantes économies de la planète ont convenu d’encourager les plus endettés d’entre eux (l’Europe, les États-Unis et le Japon) à réduire leur déficit de moitié au cours des trois prochaines années… mais chacun à son rythme… chacun pouvant adopter la réglementation et la taxation qu’il désire… si possible sans compromettre une éventuelle reprise économique…
Bref, le G20* n’a rien décidé, puisque ses membres n’ont pas tous les mêmes défis ni les mêmes priorités.
La Chine, qui continue d’acheter les bons du Trésor américains avec les liquidités accumulées grâce à l’énorme force ouvrière contrôlée par le régime, a accepté de laisser sa monnaie s’apprécier pour aider la production occidentale. La rumeur veut que la Chine permette aussi une élévation du niveau de vie de sa population, ce qui équilibrerait là aussi ses échanges commerciaux avec nous, sauf que la prospérité s’accompagne souvent de revendications politiques que les dirigeants actuels n’accepteront jamais.
Le ministre des Finances du Brésil (qui remplaçait le président Lula resté dans son pays pour s’occuper d’inondations catastrophiques) s’est carrément opposé aux velléités d’assainissement des finances publiques des États-Unis et de l’Europe, puisque cela risquerait de retarder leurs achats de matières premières, de produits et de services auprès des économies émergentes comme la sienne.
Il souscrit ici à l’idée fausse, popularisée par le G20 lui-même l’an dernier et encore très en vogue, voulant que la réduction des déficits et le remboursement des dettes freinent la croissance économique. Ces mesures d’«austérité» (en fait de réduction du gaspillage des fonds publics) devraient au contraire être expliquées comme servant à relancer nos économies sur des bases plus solides, selon des principes de «développement durable».