L’œuvre du Torontois Oliver Schroer – violoneux, compositeur, réalisateur de disques et pédagogue – nous renvoie à une vérité fondamentale, mais qui échappe à la majorité d’entre nous: que la musique est partout, attendant d’être cueillie, que ce soit dans le rythme de nos pas sur l’asphalte, le battement de nos cœurs, les modulations de nos conversations intimes. Bien sûr, ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir capter cette musique au vol et de la façonner en quelque chose d’original et d’universel.
Au gré d’une dizaine d’albums aux formes et aux couleurs toujours changeantes, mais qui portent indéniablement la trace de l’ADN musical de leur créateur, la musique d’Oliver Schroer possède trois principales caractéristiques: l’exploration de ce qu’il qualifie lui-même comme «des sons illégaux pour les musiciens classiques», la réappropriation très ludique des idiomes traditionnels d’ici ou d’ailleurs, et l’expression d’une profonde spiritualité, ce qui en fait un baume pour les blessures à l’âme, comme en témoignent ses albums Camino (enregistré dans diverses églises sur le chemin de Compostelle) et, plus récemment, le bouleversant Hymns & Hers.
Par un juste retour des choses pour celui dont l’archet cueille les mélodies au gré des voyages et des rencontres, ce sont maintenant ses complices de musique et de voyage qui convergeront autour de l’œuvre d’Oliver Schroer, le temps de deux concerts qui auront lieu les 18 et 19 février, à Hugh’s Room.
Animées tour à tour par Stuart McLean et Shelagh Rogers de la CBC, ces soirées rassembleront l’élite des musiciens folk et roots canadiens, dont James Keelaghan, Anne Lederman, Anne Lindsay et Chelsea Sleep, de même que l’ensemble Stewed Tomatoes, fondé dans les années 90 par Oliver et le bassiste David Woodhead.
L’importance – et l’urgence – de cette célébration s’explique par les circonstances personnelles d’Oliver: il y a un an, alors qu’il venait de passer le cap de la cinquantaine, il recevait un diagnostic de leucémie.