Objectif hors Québec: 4,4 % d’immigrants francophones

Consultations sur l’immigration

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Publié 26/07/2011 par Annik Chalifour

Le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, a lancé une série de consultations régionales sur la question des niveaux d’immigration et de la composition des catégories d’immigration incluant une récente tournée à Calgary, Vancouver, Toronto et Montréal. Seize intervenants issus d’organismes basés en Ontario et impliqués en matière d’immigration ont pris part à une séance de consultation avec le ministre, tenue à huis clos, aux bureaux de CIC, 25 avenue St. Clair est, mercredi 20 juillet.

Tout d’abord, il faut noter que les organismes franco-ontariens brillaient par leur absence. Aucun des plus connus n’ayant fait le déplacement.

Parmi les intervenants conviés à rencontrer M. Kenney à Toronto mercredi 20 juillet, on retrouvait sur la liste d’invités, des représentants de la Canada-India Foundation, la Canadian Ukrainian Immigrant Aid Society, le Chinese Canadian National Council: un beau reflet de notre politique étrangère actuelle, axée sur le développement de relations économiques avec certains pays dits émergents…

Selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), CIC a bel et bien invité des organismes francophones à participer aux différentes consultations menées par le ministre entre les 12 et 20 juillet derniers.

Mais curieusement, aucun d’entre eux n’était présent à la consultation de mercredi dernier à Toronto.

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Il est assez stupéfiant de constater que lors de consultations sur l’immigration en Ontario, initiées par le gouvernement fédéral, les francophones n’y étaient pas.

Comment peut-on mener de telles consultations en Ontario en faisant fi du fait bilingue dans cette province, la plus peuplée du pays, et de ses retombées économiques aux échelles nationale et internationale; de la définition ontarienne plus inclusive de la francophonie; du nombre grandissant de Franco-Ontariens (600 000); du fait que la Ville Reine accueille les trois quarts des nouveaux arrivants au pays; et que plusieurs organismes d’aide aux immigrants francophones, financés par CIC, sont basés à Toronto.

Immigration francophone de 4,4 %

Sans compter que de plus en plus d’immigrants francophones arrivent premièrement au Québec, où leur entrée est facilitée, pour ensuite venir s’installer en Ontario.

La francophonie au pays ne s’arrête définitivement pas aux frontières du Québec. «Le gouvernement canadien cible une immigration francophone hors Québec de 4 %», a mentionné le ministre.

Or selon le plan stratégique préparé par le Comité directeur Citoyenneté et Immigration Canada—Communautés francophones en situation minoritaire publié en 2006, la cible planifiée est non pas de 4 %, mais bien de 4,4 %.

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L’objectif #1. du plan étant «d’accroître le nombre d’immigrants d’expression française de manière à accroître le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire.»

«La cible de 4,4 % représente un point de départ. Bien sûr, il faudra continuellement revoir nos cibles en fonction de l’évolution de la population anglophone», a précisé Marie-France Kenny, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne contactée par L’Express.

Afin de profiter de l’apport de l’immigration et maintenir leur importance sur le plan démographique à long terme, les communautés devront attirer et garder à tout le moins le même pourcentage d’immigrants d’expression française que le poids démographique qu’elles ont au sein de la population canadienne à l’extérieur du Québec.

Cela signifie que les communautés hors Québec devront graduellement recevoir plus de nouveaux arrivants francophones au cours des prochaines années.

Mais comment peut-on assurer la réalisation d’une telle stratégie en Ontario, sans l’apport de représentants franco-ontariens autour de tables régionales de consultation en matière d’immigration?

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«Il y avait le directeur du Centre for Canadian Language Benchmarks, M. François Bélisle, qui a discuté au sujet de l’immigration francophone», a répondu le ministre.

Délais, fraudes, distribution géographique

Les consultations de la semaine dernière comprenaient aussi des discussions sur les façons d’améliorer le système afin d’offrir des services plus efficaces, dont le délai raisonnable de traitement des demandes et la gestion des fraudes.

Le ministre a référé à l’entrée en vigueur, en 2008, «des changements à la Loi fédérale sur l’immigration et les personnes protégées, qui contribuent à rationaliser l’entrée des immigrants.» Pourtant jusqu’à aujourd’hui, encore nombreux sont les demandeurs en attente pendant des mois, voire des années, avant d’obtenir une réponse à leur dossier d’immigration.

«1800 personnes vivant actuellement au Canada, ont obtenu leur citoyenneté de façon frauduleuse» a détaillé M. Kenney. «Ayant les preuves incriminantes à l’appui, le gouvernement vient d’envoyer une lettre à chacun de ces immigrants illégaux, qui devront être rapatriés dans leur pays d’origine.»

«Nous nous appliquons à travailler de concert avec les gouvernements d’autres pays, pour nous aider à repérer les cas de fraudes. La citoyenneté canadienne n’est pas à vendre!»

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Sur la question touchant la distribution géographique, «l’immigration urbaine décroît graduellement en faveur des régions, comme dans les Maritimes et les Prairies, grâce au «Provincial Nominee Program» (PNP) de CIC,», a commenté M. Kenney. Le PNP privilégie actuellement trois provinces de l’Ouest canadien.

«70 % des immigrants se dirigent présentement vers les milieux urbains, alors que 30 % vont vers les régions, là où se trouvent les emplois», selon le ministre.

La consultation en ligne sera ouverte au grand public à la fin de l’été: www.cic.gc.ca Un rapport résumant les commentaires sera affiché sur le site de CIC cet automne.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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