Le Mois de l’histoire des Noirs remonte à 1926 lorsque Carter G. Woodson choisit la deuxième semaine de février pour fêter le «Negro History Week», une semaine marquant également l’anniversaire de deux hommes qui ont beaucoup influencé la population afro-américaine, Frederick Douglass et Abraham Lincoln.
Février était donc une période de lamentations des Noirs sur leurs ancêtres esclaves, de regard sur le passé glorieux des grands empires, de réflexion sur les actions de ceux et celles qui se sont battus pour la «libération» du Noir!
Par ce revirement dont l’histoire seule a le secret, le passé et le présent se sont rencontrés en Barack Obama, Président élu des États-Unis, devenu symbole de l’espoir.
En effet, dans un pays où l’esclavage a laissé des empreintes profondes, a retiré la dignité à l’homme noir, certains ont, au départ, reproché à M. Obama de ne pas être descendant d’esclaves. Et dans la victoire, on a volontairement oublié, dans cette absolue quête de revanche sur l’histoire, qu’il était un métis (terme remplaçant celui, un peu zoologique de mulâtre qui désignait les descendants des personnes de race blanche et noire).
Du reste, les relations entre Noirs sont assez difficiles à cerner. Une voix, parmi des millions, témoigne dans l’Associated Press du 19 juin 2008: «Pour les Blancs, nous sommes tous noirs, mais dès que vous parlez, certains Africans-Américains se demandent ce que vous faites là». Mme Wanjiru Kamau, habitante de Washington explique qu’à «l’exception de la peau, qui est juste une façade, les Africains et les Africans-Américains ont très peu de choses en commun». Elle conclut que «nous devons prendre le temps d’écouter l’histoire de chacun». Un chanteur noir répondit à la question de savoir s’il connaissait Barack Obama «si c’était un Africain?».
Un parallèle à établir avec les Noirs Néo-Écossais qui abhorrent d’être appelés «Africains-Canadiens». L’utilité de ce mois de Février ne doit pas se réduire aux danses et tam-tam!