Ce 20 janvier 2009, Barack Obama devient le 44e Président des États-Unis. C’est la fête, l’allégresse même dans certains milieux, qui trouve des échos enthousiastes chez nous et aux quatre coins de la planète. Son assermentation nous donnera une nouvelle occasion d’admirer sa prodigieuse éloquence. On est conscient d’assister à une renaissance américaine qui survient, paradoxalement, en pleine crise économique qui limitera forcément l’action de la nouvelle administration.
Jamais un nouveau chef de l’exécutif n’a suscité d’aussi grandes attentes, souvent irréalistes car le locataire de la Maison Blanche ne peut pas (ne doit pas) tout faire. D’aucuns croient que l’élection d’Obama est un miracle. Ce qui serait réellement miraculeux, c’est qu’il parvienne à réaliser ne serait-ce que quelques-unes de ses promesses: ramener la paix là où ses prédécesseurs ont semé la guerre, commencer à rééquilibrer l’économie, réorienter son pays dans la voie du modernisme…
Mais c’est mal parti.
Témoignant le 13 janvier devant le comité sénatorial chargé d’entériner sa nomination au poste de Secrétaire d’État (ministre des Affaires extérieures), Hillary Clinton a rejeté d’avance tout dialogue avec des représentants du Hamas, le mouvement politique/religieux/militaire en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
En campagne électorale, Barack Obama s’était pourtant distingué de ses adversaires en affirmant que les États-Unis devaient parler avec ses ennemis: l’Iran, la Syrie, le Hezbollah, le Hamas, les Talibans, et ailleurs la Corée du Nord, la Russie, Cuba… Ça tombe sous le sens: c’est avec ses ennemis qu’il faut discuter pour régler les conflits.