Oasis se souvient du massacre de Polytechnique

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Publié 07/12/2010 par Annik Chalifour

Oasis Centre des femmes, en collaboration avec la Maison d’hébergement et la Campagne Voisin-es, ami-es et famille (VAF), a organisé pour la première fois, vendredi 3 décembre, dans ses locaux, une soirée de commémoration du massacre des 14 étudiantes de l’École de Polytechnique de Montréal, tuées par un jeune homme dans leur salle de cours, il y a 21 ans, le 6 décembre 1989.

«Nous désirions proposer aux femmes de la communauté franco-torontoise de partager un moment de recueillement pour se rappeler la perte de ces 14 jeunes femmes victimes de violence et ne pas oublier que les abus à l’égard des femmes n’ont pas cessé et qu’il faut poursuivre la lutte contre ces abus», a mentionné Dada Gasirabo, directrice générale d’Oasis.

Féminisme = droit à l’égalité

«Le 6 décembre 1989, 14 étudiantes sont tuées. 14 jeunes femmes qui faisaient le rêve de devenir ingénieures, de vivre à leur façon, selon leurs talents… 14 rêves écroulés!», a rappelé Élisabeth Larsen, coordonnatrice provinciale de la Campagne VAF.

Une vingtaine de femmes ont assisté à l’événement de vendredi qui a consisté au visionnement du film Polytechnique (2009) de Denis Villeneuve, suivi d’une discussion.

Dans une lettre qu’il rédige avant de commettre la tuerie et de se suicider, le meurtrier Marc Lépine, âgé de 25 ans, écrit «qu’il hait les femmes féministes, qu’elles ont détruit sa vie…»

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Les mouvements féministes semblent si terrifiants pour certains hommes… Peut-être que certains n’ont pas encore compris que le terme féminisme réfère à la promotion du droit légitime et universel à l’égalité entre les hommes et les femmes.

À la fin du film, en lisant la liste des noms des 14 victimes, j’ai remarqué que l’une d’elles portait le même prénom que ma fille. Ma fille épanouie, qui aujourd’hui âgée de 24 ans, vit sa vie selon ses aspirations et réalise ses rêves. Le féminisme a quand même fait du chemin…

«Pourtant dans certains contextes culturels d’aujourd’hui, il est toujours acceptable de battre sa femme. Autour d’elle, on entend les gens dire: ‘’Qu’est-ce qu’elle a fait encore!’’. La violence faite aux femmes n’a pas de barrières, elle existe toujours et continue d’être perpétrée partout dans le monde, auprès de femmes de diverses cultures», a réitéré Dada Gasirabo.

Éducation et sens de la communauté

Une participante à la soirée de vendredi a fait remarquer les confidences de l’unique survivante du massacre à la Polytechnique, qui s’est exprimée ainsi, lors de sa grossesse plus tard après le drame: «Si j’ai un fils, je lui apprendrai l’amour; si j’ai une fille, je veux lui apprendre que le monde lui appartient!», déclare-t-elle, dans le film.

«Une question d’éducation et du développement de notre sens de la communauté, pour vaincre la violence faite aux femmes», de conclure Ouadia Tazi de la Maison d’hébergement.

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Le film souligne également la grande souffrance intérieure que ressentent les survivantes d’actes de violence et qui les habite toute leur vie… Rappelons qu’Oasis Centre des femmes offre nombre de programmes et services auprès des femmes francophones victimes et survivantes d’abus en Ontario.

La soirée de vendredi s’est déroulée dans une nouvelle salle qu’Oasis met à la disposition des femmes pour la tenue de toutes sortes d’activités de soutien mutuel, de réseautage et de loisirs entre pairs. Veuillez vous référer au site d’Oasis pour réserver cette salle de rencontre selon vos besoins: http://www.oasisfemmes.org

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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