Oasis rassemble les groupes de femmes pour commémorer le massacre de Polytechnique

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Publié 13/12/2011 par Annik Chalifour

Mardi 6 décembre, sept organismes communautaires franco-torontois ont contribué à l’organisation de la 2e édition de la Journée de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, dont Oasis centre des femmes était l’instigateur. L’événement a marqué le souvenir du massacre des 14 étudiantes de l’École de Polytechnique de Montréal, tuées par un jeune homme dans leur salle de cours il y a 22 ans, le 6 décembre 1989.

À cette occasion, Oasis centre des femmes, la Maison d’hébergement pour femmes francophones, le Centre francophone de Toronto, la ligne de soutien Fem’aide, Voisin-es, ami-es et familles, le Centre ontarien de prévention des agressions et le Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones ont offert une soirée d’échange dédiée aux femmes portant sur les thèmes du sexisme et de la sécurité dans l’environnement académique.

L’action contre la violence faite aux femmes commence, entre autres, par la solidarité entre groupes et associations dont le mandat promeut le féminisme, c’est-à-dire l’égalité des droits entre hommes et femmes, dont le droit à la sécurité ici comme ailleurs dans le monde.

«Cette solidarité nous permet de faire avancer les choses en faveur de la non-violence à l’égard des femmes dans la société. Elle nous donne la force de changer les choses», a réitéré Dada Gasirabo, directrice d’Oasis.

Une trentaine de femmes, toutes cultures et générations confondues, ont assisté à la soirée commémorative tenue dans le salon communautaire d’Oasis.

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Relations sociales

Au cours de l’événement, trois étudiantes d’origine africaine fréquentant l’Université York ont témoigné de leurs expériences de vie sur les campus. «Une fois que l’on a bien ciblé son programme d’études et ses cours, le danger peut sonner à partir des relations sociales que l’on décide d’entamer.»

«Il faut savoir choisir ses relations avec discernement, reconnaître les personnalités troublées», a commenté Lolita, étudiante sur le campus principal de York.

On se souvient que Marc Lépine a enlevé la vie à 14 jeunes femmes innocentes il y a 22 ans parce qu’elles étaient des femmes: «Je hais les femmes féministes, elles ont détruit ma vie…», avait-il écrit avant de commettre la tuerie et son suicide.

«Il faut mettre sur pied des programmes de prévention pour les jeunes à l’université. Échanger davantage sur les sujets de l’égalité entre les sexes et la sécurité des femmes.»

Obstacles à l’égalité

Selon Natacha, étudiante conférencière, «il faut aussi inciter les adolescentes à continuer leurs études au-delà du secondaire, à ne pas se sentir obligées de rester campées dans des rôles traditionnellement perçus comme féminins».

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«Aider les jeunes filles à gagner confiance en elles-mêmes, les encourager à poursuivre leurs rêves quels que soient leurs talents, en affirmant et en assumant leurs choix.»

«L’égalité entre hommes et femmes s’atteint premièrement par l’accès des femmes à l’autonomie financière», d’argumenter une dame dans l’assemblée.

Bien sûr l’autonomie financière, mais aussi émotionnelle et intellectuelle: viser l’égalité dans l’atteinte de l’autonomie pour tout être humain.

«Une oeuvre d’éducation qui débute au sein de nos structures sociales et familiales», selon Marlène Thélusma-Rémy, professeure, travailleuse sociale et activiste féministe, présente à l’événement.

Engager les hommes


Le Centre ontarien contre les agressions (COPA) a présenté sa campagne de sensibilisation visant à engager les hommes vis-à-vis de la cause de l’action contre la violence faite aux femmes.


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L’assemblée a visionné la vidéo Ça commence avec toi, ça reste avec lui produite par le COPA et axée sur l’importance d’impliquer les hommes dans l’éducation à l’égalité entre les deux sexes, plus particulièrement auprès des garçons.


«Une campagne destinée aux hommes qui jouent un rôle dans la vie quotidienne des jeunes garçons, et aux femmes qui comptent sur des alliés pour promouvoir l’égalité des sexes dans la société.»


http://commenceavectoi.ca


Nouveau site Web pour la Maison


En cette journée de commémoration de la tragédie de la Polytechnique, la Maison d’hébergement pour femmes francophones (MHFF) a lancé son nouveau site Internet:www.mhff.ca

La directrice générale Julie Lassonde a rappelé que la MHFF, fondée en 2010, a pour mission d’offrir un environnement sécuritaire à toutes les femmes francophones et leurs enfants aux prises avec la violence, afin de les appuyer dans la reprise de leur autonomie.


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La construction de la Maison a débuté à l’automne 2011; son ouverture est prévue à l’automne 2012.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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