Nouveau visa d’entrées multiples pour 10 ans

Dans le cadre de la récente tournée pancanadienne lancée par le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, visant à consulter des intervenants de divers secteurs (affaires, éducation, fournisseurs de services en établissement, autres) en matière d’immigration, M. Kenney a prononcé une allocution devant les membres du Club économique du Canada, à l’hôtel InterContinental, mercredi matin 20 juillet. Le ministre a annoncé l’établissement d’un nouveau visa d’entrées multiples pour dix ans «qui rendra le processus de demande de visa plus efficace pour les voyageurs d’affaires et les visiteurs et permettra une meilleure utilisation des ressources gouvernementales», selon M. Kenney.

Chaque année, plus de cinq millions de personnes visitent le Canada, notamment pour y faire des affaires ou du tourisme. En 2010, 920 412 visas de résident temporaire et prolongation ont été délivrés à des visiteurs.

«Comme de plus en plus de pays délivrent des passeports valides pour 10 ans ou plus, il nous incombe de prolonger la validité des visas que nous délivrons à certains voyageurs qui représentent peu de risques», selon le ministre.

Alors que le Canada devient de plus en plus une destination de choix pour les voyageurs d’affaires et les visiteurs, CIC doit s’assurer de maintenir l’équilibre entre la nécessité de faciliter ces déplacements et la gestion efficace des frontières.

Les demandes sont traitées au cas par cas; les agents doivent tenir compte de divers facteurs, notamment des frais applicables, en plus d’évaluer le risque que les demandeurs représentent.

Depuis lundi 18 juillet, le visa valide pour dix ans est donc offert aux voyageurs à faible risque qui proviennent de pays visés par l’obligation du visa pour l’entrée au Canada.

La liste des pays et territoires dont les citoyens ont besoin de visas de visiteurs pour entrer au Canada est accessible sur le site http://www.cic.gc.ca/francais/visiter/visas.asp

Augmenter l’immigration?

«Depuis 2000, le Canada a admis environ 250 000 nouveaux résidents permanents annuellement, mais ce chiffre a grimpé à plus de 280 000 en 2010, nombre le plus élevé en 50 ans», a commenté le ministre.

Compte tenu du vieillissement constant de notre population, certains suggèrent qu’on devrait augmenter le nombre à 300 000 résidents permanents par année.

Mais tous ne sont pas d’accord avec cette hausse, arguant la piètre performance au chapitre de l’inclusion des immigrants au marché du travail canadien.

Le Canada devrait idéalement tripler le nombre annuel de nouveaux arrivants afin d’assurer la mise en disponibilité des effectifs nécessaires pour faire rouler l’économie, selon le ministre, «mais nous ne pouvons tout simplement pas accueillir un million d’immigrants par année», a-t-il déclaré.

On pourrait penser qu’à défaut de pouvoir augmenter l’immigration, le gouvernement Harper a décidé de favoriser les déplacements de certains voyageurs d’affaires avec ce nouveau visa d’entrées multiples: une stratégie d’appui au développement économique à long terme, sans avoir à gérer l’intégration de plus d’immigrants?

Alternative stratégique

Le ministre a rappelé que lorsque CIC planifie le nombre de personnes pouvant être accueillies au titre de résident permanent, il doit concilier ses objectifs en matière d’immigration avec plusieurs autres facteurs importants.

«Tels que les engagements du gouvernement, les commentaires des provinces et des territoires, les conditions économiques actuelles et à venir, la capacité de CIC de traiter les demandes rapidement ainsi que la capacité des communautés canadiennes à accueillir de nouveaux arrivants.»

Étant peu probable que CIC change drastiquement le nombre annuel des demandes à traiter, on s’attend à ce que M. Kenney doive faire face à des choix difficiles quant aux niveaux et à la composition des catégories d’immigration.

Priorité aux immigrants qualifiés

26 % des immigrants qui arrivent au Canada annuellement, le font sous la catégorie du parrainage familial.

Or selon M. Kenney, on devrait se concentrer sur les demandeurs qui possèdent l’expérience de travail et les habiletés requises pour répondre efficacement aux besoins de l’économie canadienne.

Actuellement, seulement trois immigrants sur 10 sont sélectionnés sur la base de leur potentiel économique. «Si ce chiffre augmente, il faudra peut-être couper le nombre dans d’autres catégories», selon le ministre.

Mais à quoi sert d’accepter davantage d’immigrants qualifiés, si les milieux de travail au Canada ne sont pas aptes, ni prêts, à intégrer et gérer une nouvelle main d’oeuvre?

À suivre: les résultats des consultations auprès des intervenants désignés et du grand public.