Vous n’êtes pas écoeurés de voir la face de la reine d’Angleterre sur notre monnaie?
Je sais, il y a d’autres problèmes plus pressants. Il y en aura toujours: le lien colonial anachronique entre le Canada et la Couronne britannique ne nuit directement à personne.
Ça fait partie du folklore canadien-anglais, comme le Ku Klux Klan dans le Sud des États-Unis. Et, contrairement au racisme du KKK, pour lequel on ne peut trouver aucune circonstance atténuante, notre système électoral et gouvernemental d’inspiration britannique sert assez bien notre démocratie.
Si on faisait sauter la monarchie (et, pendant qu’on y est, le Sénat), le Canada, l’Australie et même la Grande-Bretagne pourraient fort bien conserver un système similaire, avec un Parlement souverain supervisé par un président honorifique (appelons-le «gouverneur général» s’il le faut), choisi pour cinq ou dix ans par les parlementaires ou d’autres notables.
Chez nous, la monarchie est un symbole suprémaciste: un rappel permanent – et pas du tout subtil – d’une volonté de domination des anglos sur les francos et sur tous les autres, en plus d’être intrinsèquement indéfendable sauf comme attraction touristique.