À 76 ans passés, Yveline Baranyi est une dame énergique au franc-parler incisif et sans concession. À son âge, dit-elle, croire que l’on peut changer le monde relève de l’illusion. Aux belles paroles, la directrice du groupe francophone d’Amnistie internationale de Toronto préfère les gestes, ceux qui parlent d’eux-mêmes sans qu’on ait besoin d’en rajouter.
Améliorer le sort des opprimés, vivre dans l’idéal d’un monde parfait, toutes ces belles formules, Mme Baranyi n’y croit pas trop. À la place, elle privilégie les actions concrètes, celles qui permettent de ramener un peu de justice à l’échelle de la planète. Son arme favorite, c’est la plume. Son combat: la défense des droits humains.
«Chaque fois que nous menons des campagnes de sensibilisation, nous écrivons aux députés, aux ministres des Affaires étrangères, aux ambassadeurs. Nous les harcelons jusqu’à obtenir des résultats. À Amnistie, notre principale arme, c’est la plume, affirme-t-elle. Nous ne recevons pas toujours une réponse, mais parfois, pas de nouvelles signifie bonne nouvelle.»
Au téléphone, sa voix retentit, vigoureuse et sans faux-détours. Si les médias sous-estiment parfois la portée de certaines catastrophes humanitaires, ces dernières s’étalent de long en large sur le site Internet d’Amnistie Internationale, la section francophone de l’organi-sme dont le siège social est à Montréal. Abolition de la peine de mort, dénonciation des actes de torture, libération des prisonniers de guerre ou d’opinion sont quelques-uns des chevaux de bataille de l’organisme.
À Toronto, le groupe francophone d’Amnistie internationale compte environ 70 membres. Une vingtaine d’entre eux participent à des réunions qui ont lieu à tous les mois.