Nos conseils scolaires fêtent leurs 15 ans

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Publié 04/02/2013 par Guillaume Garcia

L’éducation s’avère être la principale barrière contre l’assimilation, et les francophones l’ont bien compris.

Un enfant qui va à l’école en français peut être l’élément clé qui maintient une famille dans l’univers francophone. Les conseils scolaires publics l’ont souligné, lors du lancement officiel de leur 15e anniversaire la semaine dernière: l’importance des parents qui font que le nombre d’écoles francophones augmente continuellement.

Réunis dans une salle de l’hôtel Sheraton, les représentants des quatre conseils scolaires publics francophones se sont remémorés les bons souvenirs de leur «jeunesse» tout en soulignant les énormes progrès faits depuis leur création. Tous les voyants sont au vert: le nombre d’élèves augmente régulièrement et le nombre d’écoles suit bon an mal an.

Quatre conseils publics, huit catholiques

En 1998, quand les quatre conseils publics francophones ont été créés, en même temps que huit conseils catholiques, par le gouvernement conservateur de Mike Harris, ils se partageaient 75 écoles. Aujourd’hui ils en sont à 113, où 26 676 élèves ont choisi d’étudier et de vivre en français, comme l’a rappelé Gilles Fournier, président du Conseil des écoles publiques de L’Est de l’Ontario.

Les huit conseils catholiques, qui avaient une longueur d’avance parce que la plupart des écoles françaises étaient traditionnellement des écoles catholiques intégrées au système «séparé» (catholique) anglophone, gèrent 269 écoles où vont plus de 70 000 élèves.

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C’est un succès qu’a tenu à célébrer Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario. «En tant que véritables pôles d’attraction au sein de nos communautés, les écoles de langues françaises unissent les francophones d’ici et d’ailleurs, leur permettent de connaître d’autres services qui leur sont offerts en français et invitent les jeunes et les familles à vivre pleinement leur francophonie en Ontario.»

Un conseil scolaire comme Viamonde (Toronto et le Centre-Sud-Ouest de la province) a quasiment doublé son nombre d’élèves depuis sa création.

«Une communauté minoritaire ne peu se développer sans son école. C’est un outil contre l’assimilation et c’est le symbole de la vitalité d’une communauté locale », indique Ronald Marion, président du Conseil scolaire Viamonde depuis sa création.

En entrevue, Ronald Marion se souvient des débuts difficiles du Conseil scolaire Viamonde, qui s’appelait à l’époque le CSDCSO.

«On s’est rencontré à St-Catharines et on a vraiment affiché au mur les choses qu’on devait faire, les priorités.»

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«Il a fallu négocier avec les conseils scolaires anglophones pour les transferts de fonds, les embauches des professeurs et respecter leurs conventions collectives. Nous voulions vraiment trouver la solution gagnante et la spécificité de l’éducation en langue française a toujours été notre moteur.»

Confiance

Tous les intervenants à la tribune ont remercié le gouvernement d’avoir fait confiance et de continuer à avoir confiance aux conseils scolaires publics francophones.

Cette confiance leur permet de continuer à ouvrir des écoles et à faire des rénovations d’en d’autres, même si le financement peut parfois être long à obtenir.

«On continue à revendiquer pour obtenir des fonds pour des nouveaux projets», explique Ronald Marion. «La Charte des droits et libertés assure aux francophones le droit à l’éducation en français. Le gouvernement est obligé de pallier aux besoins des francophones», poursuit-il.

Hausse d’effectifs

Tandis que la population de la plupart des régions de l’Ontario baisse, la population francophone du territoire couvert par Viamonde augmente. «Si tu ouvres une école, elle se remplit tout de suite. C’est remarquable! On a fait des gains importants en nombre d’élèves parce qu’on a des lieux physiques pour les jeunes qui font qu’ils se dirigent dans nos écoles. Tout simplement parce qu’on en a», précise-t-il.

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Président depuis 15 ans du Conseil scolaire du centre-sud-ouest, rebaptisé Viamonde en 2010, Ronald Marion avoue ne pas se voir encore là dans quinze ans. «Je vais encore être là pendant quelques années, mais pas quinze ans…»

Post-secondaire

Surfant sur le succès, en témoigne l’augmentation constante du nombre d’élèves qui étudient en français, les conseils scolaires publics francophones sont sur la bonne voie pour rester les leaders incontournables de la francophonie ontarienne et ont ouvert la voie pour le combat qui se mène aujourd’hui pour de l’éducation post-secondaire en français en Ontario et dans le Centre-sud-Ouest.

Ronald Marion a conclu d’une belle formule: «J’ai toujours pensé que si l’Ontario français était pour survivre, il fallait compléter les réseaux d’écoles.»

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Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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