Un mot, une définition, un dessein! Le mot «francophonie» (1880) serait un néologisme du géographe français Onésime Reclus.
Toutefois, rappelle Yao Assogba, sociologue à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), c’est le poète, académicien et homme d’État sénégalais Léopold Sédar Senghor qui, dès 1962, définissait la Francophonie en ces termes: «C’est l’humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre: cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire.»
Selon le Pr Assogba, «les composantes culturelles de la Francophonie seraient la francité, l’africanité («symbiose complémentaire des valeurs de la négritude et des valeurs de l’arabité»), la canadienité, la québécité, etc. Senghor est le chantre de la négritude, mais aussi l’apôtre et l’un des pères de la Francophonie car il avait émis, dès 1948, le vœu de voir se créer «un Commonwealth à la française», devenu l’Organisation internationale de la francophonie.
C’est dans cet esprit que, jeudi dernier, 10 mars, la Toronto French School a célébré la Francophonie, en vue de la Journée internationale du 20 mars.
Le directeur de la TFS, Josep González-Medina, a évoqué la richesse représentée par les 274 millions de francophones dans le monde, et sa littérature couvrant tous les thèmes. Il a conclu son propos avec le Poème à mon frère blanc de Senghor, qui juxtapose humour et revendications face au qualificatif «hommes de couleur».