Nicolas Yombo, un jeune francophone d’origine camerounaise, a été tué le lundi 29 novembre dans le quartier de Regent Park, où il vivait avec sa famille. Une vague de violence s’est récemment abattue sur le quartier de logements sociaux. Depuis le 16 novembre, quelques cinq personnes y ont perdu la vie, et plusieurs autres ont été blessées.
Selon la police, Nicolas Yombo était impliqué dans le trafic de stupéfiants, information qui a été appuyée par les déclarations du père de la victime, Christian Yombo. La famille Yombo est bien connue de Léonie Tchatat, la directrice générale de La Passerelle, qui leur offre des services. Le père est son ami depuis le début des années 90.
Jointe au téléphone par L’Express, Léonie Tchatat confirme le fait que la famille de Nicolas savait qu’il participait au trafic de drogue et avance que ses proches ont plusieurs fois tenté, en vain, de le faire sortir de cet engrenage. «On a essayé de l’envoyer passer du temps au Cameroun, pour le faire sortir de là, où de l’envoyer à Montréal. Mais il n’a jamais voulu», indique-t- elle.
Le corps de la victime a été retrouvé par son père dans leur maison au 124 River aux alentours de 2h15 du matin. Le jeune avait décroché l’école depuis la 9e année. Interrogé par plusieurs médias, le père de la victime ne réfutait pas l’implication de son fils dans le trafic de drogue et pointait la fatalité: «He was a bad guy and they shot him. […] Now he pays for that.» Il dit également avoir tenté de lui parler, mais rien n’y faisait: «I talked to him every day. But he didn’t want to change.»
Moyen de gagner de l’argent
Léonie Tchatat s’est mise au service de la famille en demandant à la communauté d’aider les Yombo, notamment pour défrayer le coût des funérailles. Elle se dit frappée par le manque de services offerts aux personnes habitant des quartiers comme Regent Park.