Suite au séisme de janvier dernier à Port-au-Prince, Citoyenneté Immigration Canada (CIC) avait annoncé des mesures spéciales visant à accélérer le traitement des demandes de parrainage présentées par des citoyens canadiens ou des résidents permanents d’origine haïtienne, qui ont des membres de leur famille immédiate en Haïti. Selon son expérience à la Clinique juridique du Centre francophone de Toronto, Me Aissa Nauthoo, directrice juridique du CFT, rencontrée par L’Express, a rapporté l’impact limité de ces mesures qui ont pris fin à la fin d’août 2010.
Les mesures spéciales de CIC ont créé beaucoup d’attente dans la communauté haïtienne; plusieurs membres de la communauté ont pris pour acquis que la réunification de famille serait rapide, alors que les exigences du gouvernement liées au processus des demandes de parrainage sont et restent fastidieuses et longues, selon Aissa Nauthoo.
Me Nauthoo a rappelé que, selon la loi, «les Haïtiens ou autres personnes en attente de leur statut de réfugié, n’ont pas le droit de présenter une demande de parrainage sans avoir obtenu leur résidence permanente.»
Aux cas des réfugiés haïtiens, s’ajoute le groupe des demandeurs d’asile, en attente d’une date d’audience auprès de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, également pénalisés par ses mesures spéciales, puisqu’ils ne peuvent non plus présenter une demande de parrainage, sans avoir acquis leur statut de résident permanent.
Un demandeur d’asile doit attendre deux ou trois ans en moyenne pour comparaître devant la Commission, qui lui ou ne lui accordera pas le statut de réfugié. Tant que le demandeur d’asile n’a pas été accepté comme réfugié, il ne peut pas faire une demande de résidence permanente, donc ne peut procéder pour inclure les membres de sa famille à charge (conjoint et enfants à charge) dans sa demande.