On discute souvent de musique populaire entre amis. Depuis trois ou quatre ans, je ne manque pas une occasion de vanter les mérites du groupe pop-rock-trad québécois Mes Aïeux à des interloculeurs sceptiques. Jusqu’à maintenant, le grand public semblait préférer les lamentations écolo-solidaires des Cowboys fringuants ou les rimes juvéniles des Trois Accords.
Mais voilà que mon groupe vient de remporter, dimanche, au gala de l’ADISQ, les Félix de l’Album de l’année, de la Chanson populaire de l’année (Dégénérations), et du Groupe de l’année!
À cause du choix débile des radios, on ne connaissait souvent de Mes Aïeux que la chanson du temps des Fêtes Le yâbe est dans la cabane, l’hymne à la poutine ou le reel des pharmacies Jean Coutu («une pilule, une petite granule…»). Pourtant, les trois albums de Mes Aïeux (il y a aussi un coffret CD/DVD de la dernière tournée) offrent un riche répertoire de chansons intelligentes, toutes plus solides musicalement les unes que les autres et démontrant la formidable versatilité du groupe.
L’ADISQ a enfin reconnu l’excellence de Mes Aïeux, qu’un plus grand nombre d’amateurs de musique découvrira ainsi avec bonheur, juste à temps pour la sortie du quatrième album. On a attendu longtemps qu’un groupe reprenne le flambeau des Beau Dommage et Harmonium pour incarner le «son» québécois moderne: le voici.