Mémoire fluide à l’AFT mettre la photo en mouvement

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Publié 16/11/2010 par Guillaume Garcia

Marikel Lahana travaille ses photos en post-production comme si elle rajoutait les effets spéciaux d’un film. Sa photo n’est pas l’aboutissement de son art, la photo retravaillée en est la finalité. Passée par Toronto en septembre 2009 lors d’une résidence à l’Alliance française de Toronto, la jeune photographe a réuni son matériau qu’elle a articulé autour de l’idée de perte de mémoire, d’effacement, de mouvement. D’où l’intitulé de son exposition, Mémoire fluide.

«Quand j’ai fait ma résidence, je savais que j’avais un an avant l’exposition, je n’étais pas obligée de rendre mes travaux tout de suite après comme c’est souvent le cas. J’ai eu le temps de faire de la post-production, rajouter des flous, comme du mouvement, comme une pause sur un magnétoscope», explique Marikel.

Une formation en béton

Cet intérêt pour la bidouille de post-prod, elle le tient de sa formation en arts déco, tendance vidéo. Ajoutez à cela une formation à l’école de photographie d’Arles et une entrée à l’école du Fresnoy, vous tiendrez une belle association de talent, et autant de pistes pour proposer une exposition originale.

Passionnée de rencontres, Marikel a beaucoup travaillé de portraits dans ses premières années.

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Une nécessité d’intimité

«Mais j’ai besoin qu’une intimité se crée, là pour la résidence, en trois semaines, ça me semblait être difficile. C’est pour ça que j’ai exploré le concept de Mémoire liquide. Comment un flou, une crasse peut s’installer sur les souvenirs.» Ce flou on le retrouve dans plusieurs photos, dont l’une d’une vieille dame, que la photographe a prise nette et floutée par la suite pour donner du mouvement. Juste à côté de ce cliché se trouve la photo de «road movie», prise sur la route entre Toronto et Montréal, comme un œil mouillé qui se ferme sur le passé. Pendant trois semaines, elle s’est promenée à Toronto, est allée voir les chutes du Niagara et a convaincu plusieurs sujets d’accepter de se faire prendre en photo, dans la rue, ou chez eux.

Entre paysages et portraits, toute l’exposition défend l’idée de cette mémoire fluide qui nous file entre les doigts.

Un seul cliché vient contredire cette pensée et nous propose une image de sécheresse, comme quoi parfois les souvenirs peuvent se fissurer, et non se diluer…

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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