Marie Laberge, romancière à contre-courant

20e Salon du livre de Toronto

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Publié 11/12/2012 par Annik Chalifour

Premièrement femme de théâtre, Marie Laberge, dramaturge et romancière bien connue au Québec et à l’international, s’est distinguée par sa grande aisance naturelle à communiquer avec le public du Salon du livre de Toronto.

Vendredi 7 décembre, l’auteure a échangé à propos Des Nouvelles de Martha, sa plus récente aventure littéraire sous la forme d’un récit épistolaire. Son ouvrage a duré trois ans et connu un énorme succès.

En 2008, Marie Laberge se promet d’écrire et d’envoyer à tous ceux qui allaient s’abonner à cette expérience littéraire, une lettre bihebdomadaire d’environ trois pages.

Dans ces missives, Martha, une femme dans la cinquantaine, raconte ce qui lui arrive, sa vie et ses réflexions sur celle-ci.

La romancière a étonné le monde littéraire québécois avec ce projet inédit: faire renaître le récit épistolaire, une formule qui avait pratiquement disparu depuis le XVIIIe siècle! Un projet fou où j’ai dû travailler ardemment, a confié l’auteure vendredi dernier.

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78 lettres auprès de 100 000 abonnés

Les personnes qui désiraient recevoir des nouvelles de Martha, personnage central de l’ouvrage, pouvaient le faire grâce au projet audacieux de Marie Laberge, leur permettant de renouer avec les joies de la correspondance.

On pouvait s’abonner en ligne aux lettres de Martha à partir du site de l’auteure: www.marielaberge.com

Durant ces trois dernières années, par le biais de 78 lettres de trois à quatre pages, toutes adressées personnellement, Martha s’est confiée à ses lecteurs en leur donnant de ses nouvelles telle une amie sincère, sourires et larmes y compris.

«100 000 abonnés ont fait de ce projet littéraire hors des sentiers battus, une réussite de complicité, et j’ose dire d’amitié», a témoigné l’écrivaine.

Martha arrivait chez les gens par la poste et leur parlait directement, comme le fait Marie Laberge qui parle sans détour, allant toujours droit au but. Bien que l’écrivaine ait déclaré sans aucune hésitation qu’elle n’est pas Martha.

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«Je ne suis pas à la recherche de qui je suis, mon écriture ne s’inspire pas et ne s’est jamais inspirée d’une quête identitaire», a reconfirmé l’auteure.

Une touche humaine et constante

À l’ère de l’internet, le retour aux lettres postées proposé par l’écrivaine, allait à l’encontre des tendances actuelles dans notre monde contemporain des communications. «Mais cela voulait dire que quand les gens ouvraient leur boîte aux lettres, ils y trouvaient, outre les comptes et la pub, des nouvelles de Martha.»

«Les gens ne reçoivent plus que rarement des lettres, mais là, il y avait Martha, une touche humaine et constante qui entrait en contact direct avec eux», a commenté l’auteure.

De la constante Martha à la persévérante Marie, femme de tête et de cœur, Laberge célèbre aujourd’hui plus de trois décennies d’écriture: «Il faut vivre pour écrire, et non l’inverse», soutient la romancière.

«On n’écrit pas pour soi-même. Dès qu’un lecteur s’enfonce dans notre écriture, elle cesse de nous appartenir.»

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«Nos écrits continuent d’évoluer, mais ce, au gré de la pensée imaginative de celui qui nous lit. La connaissance et l’expérience du lecteur refaçonnent notre ouvrage.»

Sans vouloir en dire davantage, Marie Laberge a annoncé vendredi dernier qu’elle travaillait sur la possibilité d’un autre projet spécial qui pourrait impliquer Martha…

Qui sait? Une pièce de théâtre, un téléroman? On verra au printemps 2013. Entre temps l’écrivaine fertile publiera aussi un nouveau roman l’an prochain.

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Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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