Marchandes haïtiennes dans toute leur splendeur

Art figuratif d’Haïti à la galerie Céline-Allard

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Publié 08/02/2011 par Annik Chalifour

L’artiste Frantz Jean Baptiste, originaire de Jérémie en Haïti, expose une trentaine de peintures à l’huile sur le thème «Femme au travail en Haïti» à la galerie Céline-Allard, jusqu’au 28 février. Cette exposition est proposée dans le cadre du volet culturel du Centre francophone, en collaboration avec le Conseil des Arts de l’Ontario, pour célébrer le Mois de l’Histoire des Noirs.

Dès son enfance, Frantz Jean Baptiste acquiert l’habitude de peindre et dessiner ardemment tout ce qu’il voit et ressent. Les immenses toiles exposées décrivent sa passion de retranscrire la beauté de la vie au quotidien; comme la réalité du labeur journalier des marchandes haïtiennes qui vendent sans relâche leurs produits maraîchers en plein air dans le marché Croix bossales de Port-au-Prince ou celui de Léogâne à l’ouest de la capitale haïtienne.

«Je suis féministe!», clame l’artiste. «La femme est le pilier de la société haïtienne. Le rôle des femmes, souvent sous-estimé, est pourtant essentiel à l’évolution sociale et économique de tout pays.»

Les femmes au travail

Les femmes haïtiennes au travail est un des thèmes favoris de Frantz Jean Baptiste. Les œuvres présentées témoignent de son désir ardent de représenter avec grand respect l’authenticité des femmes haïtiennes dans toute leur splendeur naturelle au grand jour.

Plusieurs grands tableaux illustrent des femmes qui s’affairent à transporter la marchandise, préparer la mise en marché des produits cultivés par les hommes, attirer la clientèle et négocier les prix de vente: «Les femmes sont maîtresses du marché, elles font tout à partir de 5h du matin à 18h sous le soleil au milieu de la foule», explique Frantz.

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«J’arrive très tôt au marché afin de pouvoir capter, avec ma caméra, le plus d’images possible des marchandes en action que je peins par la suite», explique l’artiste. «Chacune de mes oeuvres est le résultat d’une combinaison de photographies prises au sein des marchés qui reflètent la vie active des femmes haïtiennes au travail.»

On retrouve également, parmi les 30 peintures, une sélection de six œuvres exclusives reproduisant des visages à partir de photographies envoyées à l’artiste dans les jours suivants le séisme de l’an dernier.

Du figuratif au surréalisme et à l’abstrait

La peinture de Frantz Jean Baptiste, sans aucune monotonie, est basée sur l’harmonie des couleurs, dans des tons très vifs, qui représente sa façon de concevoir la vie et l’art dans un élan complémentaire. Ainsi, les marchandes de tomates, mangues et de cerises attirent le regard irrésistiblement par l’énergie qu’elles dégagent.

Une partie des œuvres de Frantz est consacrée à la peinture figurative et naïve qui retranscrit la vie quotidienne en Haïti; scènes de marché, lieux de vie, rencontres et paysages. Parallèlement, toujours dans des couleurs vives, l’artiste peint également des œuvres abstraites, des formes et mouvements du corps, à la limite de la science-fiction et du rêve.

Frantz présente régulièrement ses travaux à travers le monde. Il a participé à des expositions collectives ou individuelles au Canada, aux États-Unis, en France et aux Antilles.

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«La spiritualité dans l’art»

«Depuis une vingtaine d’années, je peins à l’huile et à l’acrylique comme professionnel. Je dessine aussi aux crayon et pastel. Parfois réaliste comme lorsque je peins les scènes de marchés, parfois surréaliste ou abstrait. Tout dépend de ce que je veux faire et de la technique à expérimenter.

Quand je fais de la peinture figurative, souvent j’ai recours à la photographie. Pour l’abstrait ou le surréalisme, mon inspiration vient de l’intérieur», mentionne l’artiste. Ses futurs projets incluent une exposition de peintures abstraites qui sera intitulée «La spiritualité dans l’art», référant au séisme.

Frantz Jean Baptiste, spécialisé en dessin et peinture, est diplômé universitaire en Arts Plastiques de l’École Nationale des Arts (ENARTS) en Haïti. Il vit en Ontario depuis cinq ans et s’implique activement auprès de plusieurs organisations artistiques, dont ICAA (Immigrant Culture Arts Association), BRAVO (Bureau des regroupements des artistes visuels de l’Ontario) et Théâtre de l’atelier 83.

Auteur

  • Annik Chalifour

    Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.

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