L’efficacité des grandes manifestations organisées et conduites par la communauté tamoule à Toronto, notamment le blocage de l’autoroute Gardiner, au mois de mai parallèlement au développement et à l’intensification de la guerre civile au Sri Lanka, a permis d’attirer l’attention des Canadiens et du monde entier sur la tragédie d’un peuple qui vit sur une île située à l’autre bout du globe.
Devant le sérieux de ces mobilisations, plusieurs personnalités politiques au Canada, notamment le premier ministre de l’Ontario, Dalton McGuinty, ont dû exprimer leur compréhension pour les membres de cette communauté tout en signalant que, quelle que soit la gravité de la situation au Sri Lanka ou ailleurs dans le monde, il est inacceptable d’entraver les lois canadiennes ou de transformer le sol canadien en théâtre d’affrontement interethnique.
Ces manifestations n’étaient pas seulement le fait des Tamouls adultes qui avaient connu l’horreur des violences dans leur pays natal avant de venir ou de se réfugier au Canada, mais également des enfants issus de la seconde génération qui ont grandi ici et qui n’ont pas connu très probablement d’autres pays que le Canada. Selon les témoignages des corps policiers, la présence des enfants posait un sérieux problème de sécurité lors du blocage de l’autoroute.
Dès lors on ne peut manquer de se poser cette question qui nous vient inévitablement à l’esprit: les Tamouls comme les membres d’autres communautés ethniques qui ont choisi le Canada comme pays adoptif ont-ils à l’égard de ce dernier le même attachement qu’ils peuvent ressentir et manifester pour leur peuple, pays ou culture d’origine?
Il ne s’agit pas ici de critiquer directement ou indirectement la communauté tamoule pour les manifestations récentes à Toronto. Il est de notre devoir à tous de dénoncer les souffrances humaines où qu’elles soient et de faire preuve de solidarité avec ceux qui en sont les victimes.