L’Ontario fait ses CLASSE

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Publié 24/07/2012 par Guillaume Garcia

Plusieurs leaders du mouvement étudiant québécois étaient en visite en Ontario la semaine passée. Ils faisaient halte à l’Université Ryerson jeudi 19 juillet pour parler de l’action menée au Québec contre la hausse des frais de scolarité voulue par le gouvernement Charest.

Environ 200 personnes avaient fait le déplacement pour assister aux prises de paroles de Hugo Bonin (Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante: CLASSE), Marianne Breton Fontaine (magazine Jeunesse militante) et Audrey Deveault (Collège Dawson).

Organisée par la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes la conférence devait clarifier aux étudiants ontariens le contexte de la grève (boycott) au Québec ainsi que les différentes démarches mises en place par les associations pour mobiliser la population.

Après avoir reconnu que cette assemblée se tenait sur les terres occupées des Premières Nations, et que personne ne tolérerait aucune parole déplacée à l’encontre d’à peu près tous les groupes auto-proclamés existants, le micro a été donné à Marianne Breton-Fontaine, étudiante à l’UQAM.

«C’est le plus gros rassemblement de la tournée», a lancé la militante, enthousiaste du succès de la conférence. Devant une salle acquise à la cause étudiante, la membre de Québec solidaire est revenue sur la chronologie des événements, précisant bien que rien n’avait explosé du jour au lendemain.

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«Entre les coupures du gouvernement Harper, le Plan Nord, les scandales de la corruption et les différents plans d’austérité, cette grève représente aussi une grève pour la démocratie.»

Très bonne oratrice, Marianne Breton-Fontaine continuait en fustigeant la pensée conservatrice comme quoi un diplôme serait un investissement. «Un investissement c’est pour faire de l’argent. L’éducation est un outil nécessaire à la société, c’est comme ça que se transmettent les connaissances. Le savoir n’est pas une marchandise.»

Elle s’est aussi attardée sur l’intérêt que pouvaient avoir les étudiants des deux provinces du Québec et de l’Ontario à travailler ensemble. Reconnaissant que les différentes associations représentant les étudiants au Québec et ici n’entretenaient pas de relations stables, Marianne Breton-Fontaine a déclaré souhaiter pérenniser ce contact privilégié avec l’Ontario après cette tournée de solidarité.

Après une brève prise de parole de Andrée Deveault, venue parler de son expérience au Collège Dawson et du ratage de la grève dans son établissement, c’était au tour d’Hugo Bonin de venir au micro au nom de la CLASSE, l’entité la plus connue de la grève étudiante du Québec.

En T-shirt, celui qui a joué le rôle de porte-parole par intérim a expliqué comment le mouvement qu’il défend est né et comment il fonctionne.

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«La hausse des frais de scolarité arrive parce que les politiques poussent pour ça. Ils veulent casser la culture de service public. Mais si on augmente les frais, on fait baisser la participation dans les universités.»

L’étudiant en sciences politiques avance quelques chiffres concernant la participation supérieure au Québec des étudiants de milieux pauvres, ruraux, autochtones, aux études post-secondaires, comparée à la moyenne canadienne.

Hugo Bonin a ensuite rappelé aux étudiants ontariens portant tous, à quelques exceptions, le carré rouge, que la grève massive était le résultat d’années de lutte, de persuasion, d’argumentation auprès des étudiants et de la population.

Il a aussi été très clair sur la nécessité de mettre en place des piquets de grève pour empêcher les établissements de fonctionner. La fin justifie les moyens en quelque sorte.

Outre la chance de voir en personne plusieurs leaders de la cause étudiante au Québec, l’intérêt de la tournée résidait dans le fait que les intervenants mettaient en avant les différences de culture du Québec et de l’Ontario. Avant de vouloir faire grève, il faut se fixer des objectifs et trouver des moyens de les réaliser.

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Une série de questions-réponses est venue conclure la conférence, pendant laquelle peu de véritables questions ont été posées. Chacun voulant prendre la parole pour donner son avis et sa méthode pour lancer une révolution des mentalités en Ontario. Il est peut-être là le véritable enseignement de la conférence. Les étudiants québécois semblent réussir leur coup parce qu’ils se concentrent sur un combat, sans se disperser, qui reste le défaut premier des activistes du dimanche.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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