L’intervention pluriethnique pour s’adapter à la clientèle

RIFSSSO

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Publié 22/01/2013 par Guillaume Garcia

Le Regroupement des intervenants francophones en santé et en services sociaux de l’Ontario (RIFSSSO) met l’intervention pluriethnique à la Une du deuxième numéro du Mag Rifssso, un outil à destination des intervenants sociaux francophones de l’Ontario. L’Express a voulu en savoir un peu plus sur ce thème et contacté Christiane Fontaine, directrice générale de l’organisme.

Plus qu’une expression à la mode, l’intervention pluriethnique est aujourd’hui une nécessité dans le cadre de travail des intervenants sociaux.

La population francophone change et vient désormais d’un peu partout sur la planète. Pour mieux servir ces clients, les intervenants doivent s’adapter. Pour se faire, les organismes offrant ce type de services mettent en place des stratégies et le Rifssso est là pour leur offrir des outils.

«On a fait une étude en 2012 et l’intervention pluriethnique était un des thèmes qui ressortait. Les intervenants avaient priorisé des thèmes et on avait des commentaires pour de l’information et du matériel sur le sujet», indique Christiane Fontaine.

Depuis plusieurs années, le Rifssso offre de la formation sur l’intervention pluriethnique, notamment par l’entremise de Spyridoula Xénocostas, une experte et anthropologue directrice du Centre de recherche et de formation du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Montagne, à Montréal. Cette dernière a mis en place une formation à Montréal et le Rifssso lui a demandé conseil.

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«Je l’ai rencontré à Montréal et je lui ai demandé si c’était adaptable à Toronto», explique la directrice générale du Rifssso, qui a aussi développé des outils et de la formation disponibles sur son site internet.

L’évolution de la francophonie demande des changements dans la méthode de travail des intervenants.

«Cela change les contacts avec les clients. Par exemple, la santé mentale peut être très tabou et pas connue chez certaines ethnies. Il faut des outils pour engager le dialogue, expliquer que ce n’est pas grave», poursuit Christiane Fontaine.

Et Toronto n’est pas la seule ville où les intervenants doivent s’adapter. De plus en plus d’immigrants s’installent dans les régions d’Hamilton, ou de Welland.

«Côté francophone, il n’y avait pas d’outils. Maintenant, il y a des recherches, des guides. Ça a bougé dans les cinq à huit dernières années parce que l’immigration francophone a augmenté», avance la DG du Rifssso.

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Dans les années 70, le terme «compétences culturelles» est apparu. À l’époque, il regroupait surtout les adaptations par rapport aux origines de clients. «Aujourd’hui c’est bien plus large. Ça comprend les langues, les religions», précise Christiane Fontaine.

Depuis 2008, le Rifssso a demandé aux leaders des communautés ethnoculturelles d’identifier les besoins spéciaux pour mieux former les intervenants.

«On doit outiller les intervenants par rapport à l’évolution de la démographie. On leur donne des «trucs», des ressources», résume Mme Fontaine.

Lise Marie Baudry, directrice du Centre francophone de Toronto, indique dans le magazine du Rifssso comment le CFT gère ces changements: «Entre 75 et 80% de notre clientèle est née à l’extérieur du Canada […] et je peux vous dire fièrement que de 75 à 80% de nos employés sont aussi nés à l’extérieur du Canada. La très grande majorité de notre personnel sont des gens qui ont franchi les mêmes étapes. Ils ont une connexion d’expérience de vie avec la clientèle.»

www.rifssso.ca

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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